Bréves de l’Ouest
< Le débat récurrent sur les difficultés auxquelles est confrontée la production des légumes secs en Algérie a été de tout temps focalisé sur la hausse ou la baisse des prix à la livraison auprès de l’OAIC. Les producteurs de la wilaya de Tissemsilt sont soumis, cette année, à une extrême lenteur dans la livraison de leurs récoltes. En effet, ces derniers, dont la production totale est estimée à 1800 qx de lentilles et 1000 qx de pois chiches, soient des rendements respectifs de 9 et 12 qx/ha pour une superficie emblavée de 280 ha, n’ont pas caché leur colère devant les obstacles rencontrés auprès de l’OAIC de Mahdia (wilaya de Tiaret) pour livrer leurs produits. Ainsi, les 19 agriculteurs impliqués dans cette opération, dans le cadre du Fonds national de régulation et du développement agricole, ne comprennent pas cette fuite en avant des responsables de cet office. Une situation qui risque de les détourner de la culture des légumes secs pour laquelle l’État fait des efforts colossaux pour son encouragement afin de réduire la facture de l’importation. “Nous ne trouvons aucun intérêt à nous sacrifier pour cette culture si nous produisons pour voir notre récolte se déprécier sur place”, s’est lamenté un agriculteur. Il explique que devant la lenteur de la livraison de la production à l’OAIC, les agriculteurs seront contraints de le faire auprès d’un particulier de Tiaret qui est en étroite relation avec l’office et qui, selon notre interlocuteur, aura le monopole local de ce produit dont il fera usage des prix à sa guise. C’est en effet de telles pratiques qui ont encouragé la spéculation à tel prix que le kilogramme de pois chiche a atteint 300 DA. Pour rappel, l’agriculteur est acquitté à raison de 7000 DA/qx de pois chiche livré à l’OAIC, dont 3000 DA représentant la prime d’encouragement à la production, tout comme le quintal de lentilles qui est réglé à la somme de 6000 DA, dont 2600 DA en guise de prime. Ainsi, les prix unitaires à la livraison sont de 70 DA le kilogramme de pois chiches et 60 DA celui de lentilles, ce qui est loin de justifier les prix actuellement appliqués sur le marché local. Par ailleurs, la culture des légumes secs dans cette région se situe essentiellement dans les communes de Tissemsilt, Ammari, Layoune et Theniet El-Had, en raison de la disponibilité d’une importante superficie de terres en jachère.
R. SALEM
29 juillet 2012
AGRICULTURE, LIBERTE, R. SALEM