M. le Gouverneur général de l’Algérie ayant été saisi de nombreuses doléances relatives, d’une part, aux difficultés rencontrées dans certaines régions par les populations indigènes pour se ravitailler en céréales, notamment en blé dur, et, d’autre part, aux prix pratiqués qui dépassent arbitrairement les prix officiels et légaux vient d’adresser aux autorités administratives de la colonie,la circulaire suivante :
Diverses informations m’apportent la certitude que, sur certains points du territoire, le ravitaillement en blé est devenu difficile et que sur plusieurs marchés, les prix officiels ont été lar- gement dépassés. On peut raisonnablement tenir pour provisoire cette situation, mais 11 est urgent de la corriger. Dans cet objet, j’ai pris les dispositions suivantes :
Les administrations locales doivenl être exactement renseignées sur les possibilités de ravitaillement qui sont à leur disposition. J’ai, en conséquence, demandé à la section algérienne de l’Office du blé qu’elle établisse, pour chaque commune mixte de l’Algérie du Nord et pour chacun des Territoires du Sud, la liste des organismes stockeurs susceptibles d’intéresser ces circonscriptions. Chaque mois, la section algérienne informera individuellement et directement les administrations locales des disponibilités en blé dur et en blé tendre existant dans la région qui les concerne. Elle leur communiquera le détail des quantités susceptibles d’être vendues et détenues au début du mois par les coopératives, les sociétés indigènes de prévoyance et les négociants. Grâce à cette documentation périodique et fournie sans délai, les autorités responsables pourront agir au mieux des intérêts de leurs ressortissants. Au cas où elles rencontreraient des difficultés ou des impossibilités, il leur appartiendrait de saisir le comité département des céréales qui règle le rythme des livraisons des différents organismes vendeurs des départements. En tout ; hypothèse, les quantités de blé tendre te actuellement placées sous le contrôle des comités départementaux permettent d’exclure actuellement toute inquiétude au sujet d’insuffisance alimentaires possibles
Le problème des prix ne laisse pas d’être délicat, mais je tiens à vous rappeler que le dépassement des prix officiels revêt le caractère d’une infraction punie par la loi. Je persiste à considérer comme nécessaire votre intervention direct sur les marchés où des ventes organisées par les Sociétés in- digènes de prévoyance peuvent normaliser les cours. La variété des circonstances générales et la diversité des situations agricoles me conduisent, toutefois, à compter essentiellement sur vos initiatives développées suivant une méthode de persuasion dont il y a lieu d’espérer qu’elle évitera le recours aux sanctions prévues par la loi.
Alger, le 5 avril 1937. Le Gouverneur général, Le BEAU.
Echo de Tiaret N°1435 du Samedi 1er mai 1937
Organe hebdomadaire des intérêts généraux et régionaux
Trentième Année
13 août 2012
Colonisation, Echo de Tiaret Colonial