A entendre l’allocution d’ouverture du président de l’APN, Abdelaziz Ziari, hier, à l’occasion d’une journée parlementaire sur l’accord d’association avec l’union européenne et son impact sur l’économie nationale, l’Algérie œuvrera pour une révision globale, et à la base, des textes de lois régissant cette convention.
Mehdi Mehenni – Alger (Le Soir) – Le temps des demi-mesures et du bricolage, comme l’ont qualifié hier les différents intervenants à l’Assemblée populaire nationale, touche-t-il à sa fin. L’Algérie a-t-elle, enfin, décidé de formuler d’une manière directe ses méfiances, réticences et désagréments quant à l’accord d’association avec l’Union européenne ? C’est, du moins, ce que laisserait entendre l’allocution offensive du président de l’APN Abdelaziz Ziari, lue en son nom par le vice-président du Parlement-Azzedine Boutaleb. Pour le troisième personnage politique du pays, l’UE se focalise uniquement sur le volet commercial de l’accord d’association, écartant toutes autres considérations de croissance économique, transfert de technologie, ou de développement et même politique. «La réticence héréditaire de l’Union européenne vis-à-vis de ses voisins de la rive Sud est arrivée à un point tel que seule la lutte contre l’immigration clandestine, le terrorisme, la pollution de l’environnement et l’ouverture de nos marchés à ses produits l’intéressent. Aujourd’hui, nous sommes en droit de réclamer un véritable partenariat, et c’est dans ce cadre, que nous exigeons une révision à la base de cet accord d’association», a-t-il déclaré. Pour Abdelaziz Ziari, la rive sud souffre de différentes perturbations, tant sur le plan du développement économique, social que politique, et l’Union européenne devrait justement se pencher et porter plus d’intérêt à ces problèmes avant d’envisager dorénavant quoi que ce soit. C’est du moins ce qui intéresse, aujourd’hui, les pays émergents, et c’est justement l’intérêt commun découlant d’une prise de conscience générale qui, selon le discours de Ziari, impose une telle ligne de conduite.
Sous pression, il arrive au gouvernement de prendre des décisions contradictoires
De son côté l’expert international Mbarek Seraï a insisté sur la nécessité de ne pas laisser le gouvernement algérien travailler seul. «Notre gouvernement se défend bien depuis 2009 (LFC 2009, ndlr), mais sous pression, il lui arrive souvent de prendre des décisions contradictoires qui peuvent se retourner contre nous», at- il martelé. Pour ce dernier, le constat est clair, «l’accord d’association avec l’Union européenne a permis à l’Algérie de gagner du chemin sur le plan politique après l’embargo de la décennie noire, mais il faut dire que, sur le plan technique, nous sommes perdants à 99%. D’autant plus que l’industrie algérienne reste faible en termes d’emballage, de qualité ou de quantité de nos produits, d’où la transformation de notre marché en une décharge publique anarchique qui, par conséquent, ne fait qu’alourdir notre facture alimentaire.» Enfin, Mbarek Seraï s’est dit dans l’obligation de répéter une vérité qui, à une certaine époque, n’avait pas plu à certains ministres : «Arrêtez le bricolage ! Mettez le dossier de l’accord d’association sur la table pour une révision sérieuse et globale !»
M. M.
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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2011/03/31/article.php?sid=115066&cid=2
14 août 2012
Boutaleb Azzedine, POLITIQUE, SOIR D-ALGERIE (LE )