Militantisme - Hamami ne ratera aucune occasion de parler de son pays et du sort réservé à son peuple.
Il est très peu connu pour ne pas dire pas du tout en Algérie.
Son histoire et encore moins son parcours n’ont jamais été visités par des chercheurs ou historiens sinon par un journaliste curieux qui a même pris la peine d’enquêter en Egypte. Il s’agit de Hamami. Hamami est un universitaire bilingue de Tiaret issu d’une famille assez cossue.
Discret et d’un nationalisme à fleur de peau, il décida, à la mort de ses parents et surtout par «nif», de tout vendre et de quitter ce pays où lui et son peuple étaient considérés comme des étrangers. Nous sommes en 1924 et la France n’avait aucune idée du feu latent qui couvait à l’intérieur de cette société. Hamami entrera en Egypte sans aucune difficulté mais mettra beaucoup de temps à s’habituer aux mœurs et aux coutumes du pays.
Au Caire où il décidera de s’établir il nouera des premiers contacts avec les érudits les plus en vue de Djamaâ El Azhar, tissera même des liens d’amitié avec cheikh Abdou. En l’espace de quelques années, le voilà aux premières loges des mouvements progressistes musulmans qui prônent l’union et la modernité. Hamami ne ratera aucune occasion de parler de son pays et du sort réservé à son peuple.
Mais il se rendra vite compte que ces «nahdas» théologiques étaient loin de répondre aux attentes des nations islamiques encore sous domination coloniale, comme l’Algérie.
En 1948, il est invité à titre individuel au Pakistan pour une conférence organisée par les oulémas de ce pays sous le thème de la décolonisation. Après plusieurs heures de vol au-dessus de l’Asie son avion s’abîmera en plein ciel. Son corps ne sera jamais retrouvé et ses restes reposent quelque part avant Islamabad.
Aucune enquête n’a été ouverte, aucune explication n’a été donnée par la compagnie d’aviation. Il semblerait que Hamami et les congressistes étrangers qui l’accompagnaient aient été victimes d’un attentat.
Mais commis par qui ?
Là est toute la question ?
Abdenour Fayçal
21 août 2012
Ali Hamami