Une ville, une histoire L’exception

Légende - On dit par exemple que Sidi Khaled à Tiaret aurait troué sa pierre tombale d’un grand coup de poing au moment où on le mettait en terre.

Par tradition autant que par conviction religieuse toutes les villes de notre pays ont leur saint patron auquel un mausolée est dédié. Ces mausolées peuvent être construits en dehors de la cité et parfois à l’intérieur des murs.
C’est le cas notamment de Sidi Abderrahmane pour Alger, de Sidi Boumedienne pour Tlemcen ou Sidi El Houari pour Oran.
Mais qui sont-ils ces hommes exceptionnels que la mémoire collective a retenus ?
Des exégètes, des muftis d’une grande probité et souvent des cadis ou des pontes auxquels les anciens attribuent des vertus hors du commun et des pouvoirs surnaturels.
On dit par exemple que Sidi Khaled à Tiaret aurait troué sa pierre tombale d’un grand coup de poing au moment où on le mettait en terre.
On dit que Sidi Saada Bounakous, près de Yellel dans la daïra de Relizane, ferait sonner une cloche invisible près de son tombeau à chaque fois qu’un fidèle l’invoquait.
On dit aussi que Sidi Abderrahmane serait enterré dans deux tombes différentes, l’une en Grande Kabylie et l’autre à Alger. On prête également d’autres vertus à Sidi El-Kebir près de Blida.
Ce qui est sûr c’est que certains n’ont jamais existé ou vu le jour. Pour illustration Sidi Mohamed El-Bahri n’est qu’un montage grossier d’un colon puisqu’on s’apercevra que sa tombe a toujours été vide.
Sidi Abdelkader dont la «gouba» surplombe Oran n’a jamais mis les pieds en Algérie, ni même en Tunisie.
Historiquement il serait arrivé jusqu’en Libye pour retourner ensuite à Bagdad en Irak où il repose.
Comme on vient de le remarquer à travers ce bref portrait de certains – les plus en vue –, tous les saints patrons étaient des hommes.
L’exception viendra de Maghnia et de Béjaïa c’est une femme, hadja Maghnia qui, selon la légende a toujours protégé la ville. Un mausolée lui est consacrée. C’est une femme aussi, Ma Gouraya qui n’a jamais cessé de protéger la Petite Kabylie.

Abdenour Fayçal.