Cette chanson que tout le monde connait se continuait ainsi dans mon jeune âge : On discutait.-
• Pour savoir comm il sera mangé. Et c’est là notre sort, agriculteurs! car il est inutile de vous faire illusion. Un article,paru dans un grand journal, nous dit nos quatre vérités et envisage l’avenir à notre place.
Nos vérités ?.. Les voici : nous sommes, des profiteurs qui ne payons pas suffisamment l’impôt et vendons scandaleusement cher nos produits, qui nous coûtent scandaleusement bon marché !
Notre avenir ?.. Ici deux hypothèses. Et l’on nous offre le choix : ou bien la taxation… Et la taxation, vous savez, c’est très simple… C’est comme l’impôt, le système du tour de vis..-. Je trouve
tes haricots trop chers, je te taxe… je les trouve trop chers encore.je te retaxe.,ils sont encore trop chers, je te reretaxe… et ça va…
Ou bien, autre moyen, je baisse chaque jour les droits dé douane sur les.produits étrangers: et j’en inonde le marché de telle sorte que je te noie sous une concùrrence dont j’ai favorisé les éléments… . Et, si Cette concurrence est ennemie. ?.. après tout tant pis !… ;
Et voilà, c’est simple !… oui, c’est simple, mais c’est odieux. En ce qui concerne les impôts, nous avons assez souvent répondu, à cette même place, pour qu’il ne soit pas nécessaire de revenir sur ce sujet.
En ce qui concerne les impôts, nous avons assez souvent répondu, à cette même place, pour qu’il ne soit pas nécessaire de revenir sur ce sujet.
En ce qui concerne la taxation, aussi. Et, quanta l’abaissement des droits de douane au profit de l’étranger, quand vous avez eu besoin de notre sang êtes vous allés le chercher ailleurs ?..
Et puis il est lamentable d’avoir à .. discuter des questions semblables… ‘agriculteurs! les élections pour renouvellement des conseillers généraux approchent souvenez-vous ?..
En octobre prochain vous voterez, seulement pour ceux qui auront appuyé des vceux qui vont être déposés aux délégations financières, au nom des agriculteurs algériens, sans distinction d’origine,et ils se résument à ceci :
Premier voeu.
-Que la loi des finances, votée par la Chambre, qui prévoit une si grosse majoration d’impôt visant l’évaluation des Bénéfices agricoles,, ne soit jamais appliquée en Algérie avant qu’il soit procédé à une méticuleuse révision dès évaluations foncières cadastrales dans toute l’étendue de la colonie.
Deuxième voeu.
- Celui d’obtenir sans atermoiement, ni promesse dilatoire du gouvernement actuel, une décision ferme, urgente, en ce qui concerne le régime des céréales en Algérie, où nous sommes, à la veille des moissons d’orge, avoine, blé.
Attendu que nous ferions preuve d’une grande imprévoyance si nous nous contentions d’attendre placidement, le décret qui fixe généralement en Août seulement, le régime de la Métropole: nos récoltes étant en avance de un mois et demi à deux mois sur celles de la France ; ceci dans le but d’obtenir que le mercanti profiteur ne soit pas sempiternellement favorisé au détriment du producteur.
■Troisième voeu:
-Emis par tous les colons et tous les fellahs de la colonie, demandan tà ce qu’un de nos grands établissements financiers, la Banque de Paris et des Pays Bas, par exemple, {la Banque de France, ne pouvant par ses statuts s’occuper d’une telle question.) soit autorisée à émettre aux trois grands jours fériés de l’année : Noèl, Pâques. 14 Juillet Une loterie nationale similaire à la loterie nationale d’Espagne, dont 50 % du revenu net serait réservé aux lots gagnants et le 50 % d’excédent versé par l’Etat en amortissement des engagements du gouvernement envers la Banque de France.
Les intérêts que la Banque chargée de l’opération toucherait au fur et à mesure de l’écoulement des billets de loterie, couvrirait, je crois, les frais causés par l’émission des billets et par la publicité dans les plus grands journaux seulement de la France et ses colonies, sans ; oublier les grandes publications périodiques de nos alliés étrangers.
L’Algérie devrait aussi émettre sa loterie coloniale, qui permettrait do couvrir les cinquantaines de millions dont nos budgétivores sont prodigues, sans ce soucier du péril d’avenir dont nous menacent d’écrasants impôts.
Attendu que muttiplier les impôts de toute nature, y compris celui prévu pour droit d’entrée de 1 1rs, qui menace de frapper toutes nos importations, et qui aura comme conséquence certaine d’augmenter notablement la vie chère. Le consommateur étant toujours, à fin de compte le plus fortement touché.
Ne jamais perdre de vue ce sage avis du philosophe Renan : L impôt, a des bornes naturelles, au-delà desquelles la Nation se soulève pour le refuser où se couche pour mourir.
Le si désastreux resserrement bancaire actuel et la compression de plus en plus exagérée des impositions pourraient bien finir, à ce tournant dangereux de notre histoire, pour aboutir à une banqueroute, déshonorants pour la France, ses colonies, nos gouvernants et nos représentants.
LIBER.
Echo de Tiaret N 737 du Samedi 6 juin 1925
29 août 2012
AGRICULTURE, Echo de Tiaret Colonial