B. KACEM
Il y a des hommes qui partent furtivement sur la pointe des pieds, d’autres se plaisent à vivre discrets en gardant toujours intacte la mémoire collective pour s’en servir comme repère dans l’histoire. Kerdjou Bensaâda est de cette trempe. L’homme est de tous ceux qui naissent grands pour comprendre assez vite le rôle de la vie et l’intégrer de plain-pied et lutter pour cette grande roue qui ne peut se mouvoir sans écraser quelqu’un. Bensaâda a cet aspect le plus positif du caractère de l’Algérien. Intelligent et rebelle, très jeune il s’est fait le devoir et le droit de s’inscrire dans les mouvements révolutionnaires dans lesquels le militant s’est opposé à la colonisation. Kerdjou Bensaâda Ould Mostefa et de Djilali Kheïra, né le 07 mai 1926 à Tiaret, commerçant de son état, demeurant au 40, rue Résistance (ex Clauzel), est un militant lettré, très discret et peu bavard mais garde toujours sa mobilité pour qu’il ne soit pas vaincu par le poids de l’âge. Sa première arrestation fut à l’âge de 19 ans, en 1945, alors qu’il militait sous la bannière du PPA. Il a été condamné par la cour d’Oran en compagnie de Ben Khettou, Mekki Benouada, Dahim Benaouda et Keskoussa Djillali. Toujours en homme rebelle, considéré, à juste titre par la police militaire, élément très dangereux et bien imprégné du langage révolutionnaire et de l’action, il est de nouveau arrêté en 1950 à Tiaret, cette fois en qualité de membre de l’Organisation secrète (OS) dont il était militant actif dans la région. Détenu en vertu d’un mandat de dépôt le 11 mai 1950 et écroué le jour même. Lors de sa présentation à la barre, il était assisté pour sa défense par Mrs Poue et Suzanne Kahl-Layrisse. Le réseau activiste dirigé par son chef Hallouz Ahmed a été démantelé suite à des informations fournies aux militaires. Le groupe comprenait alors Hallouz Ahmed né à douar Torrich (Oued Lili), Afrit Benaïssa (né à Ouled Bougheddou), Aït Amrane (né à Ouacif, Tizi-Ouzou), Ould Brahim Saïd (né à Taourirt ath Menguelat, Tizi-Ouzou), Zabana Ahmed (fils de Mohamed o/Mostefa, né en 1926 à Douar El Ksar), Hammou Boutlélis o/El Habib (né à Oran) et Guenafda Mohamed o/Abdelkader (né à Tiaret). A l’issue d’un procès expéditif, Bensaâda a été transféré de la prison d’Oran vers celle de Sarkadji le 24/05/1951, par ordonnance de la cour d’appel. A Sarkadji, il trouva des prisonniers des plus prestigieux de la révolution, tels Zabana, Bouhadjar Benhaddou (Cdt Othmane), Hamou Boutlélis, Abane Ramdane, Ali Benkhatou et l’incontournable militant Ould Brahim ammi Saïd. Les dates comme les arrestations se suivent et se ressemblent pour le militant Kerdjou Bensaâda qui fut encore une fois arrêté à titre préventif le 08/11/1954 à Tiaret, la huitième avec ses compagnons Ali Benkhetou et Abdelkader Ben Atta.Harcelés par la police militaire pour leur engagement indéfectible à une cause noble dont ils ont corps et âme, tous ses compagnons dont le chef Hallouz Ahmed, l’un des organisateurs du mouvement, regagnèrent le maquis dans l’ouest du pays. Hadj Kerdjou Bensaâda jouissant d’une santé certes fragile, qui tient encore debout, refusant «la datte et tout le régime», reste encore ce militant méconnu par les historiens comme par les organisations politiques dont il dépend encore. Il est urgent pour les pouvoirs publics d’agir pour que ce monument historique ne disparaisse par la faute de la bêtise humaine et pour que la mémoire collective ne soit otage de l’opportunisme et de l’inculture. Donc à charge à tous d’honorer, en ce 50e anniversaire de l’indépendance, ce grand homme militant. A noter que le moudjahid Bensaâda n’a voulu voir apparaître son nom dans la presse que grâce à la demande de son ami de toujours, en l’occurrence Bekkouch Abdelkader, un moudjahid, un intellectuel, un homme de théâtre et un compagnon de la région de Tiaret en plus d’un gardien du temple de la mémoire collective.
B. KACEM
Il y a des hommes qui partent
furtivement sur la
pointe des pieds, d’autres se
plaisent à vivre discrets en gardant
toujours intacte la mémoire
collective pour s’en servir comme
repère dans l’histoire. Kerdjou
Bensaâda est de cette trempe.
L’homme est de tous ceux qui
naissent grands pour comprendre
assez vite le rôle de la vie et l’intégrer
de plain-pied et lutter pour
cette grande roue qui ne peut se
mouvoir sans écraser quelqu’un.
Bensaâda a cet aspect le plus positif
du caractère de l’Algérien. Intelligent
et rebelle, très jeune il s’est
fait le devoir et le droit de s’inscrire
dans les mouvements révolutionnaires
dans lesquels le militant s’est
opposé à la colonisation.
Kerdjou Bensaâda Ould
Mostefa et de Djilali Kheïra, né le
07 mai 1926 à Tiaret, commerçant
de son état, demeurant au 40, rue
Résistance (ex Clauzel), est un militant
lettré, très discret et peu
bavard mais garde toujours sa mobilité
pour qu’il ne soit pas vaincu
par le poids de l’âge. Sa première
arrestation fut à l’âge de 19 ans, en
1945, alors qu’il militait sous la
bannière du PPA. Il a été condamné
par la cour d’Oran en compagnie
de Ben Khettou, Mekki
Benouada, Dahim Benaouda et
Keskoussa Djillali.
Toujours en homme rebelle,
considéré, à juste titre par la police
militaire, élément très dangereux et
bien imprégné du langage révolutionnaire
et de l’action, il est de
nouveau arrêté en 1950 à Tiaret,
cette fois en qualité de membre de
l’Organisation secrète (OS) dont il
était militant actif dans la région.
Détenu en vertu d’un mandat
de dépôt le 11 mai 1950 et écroué
le jour même. Lors de sa présentation
à la barre, il était assisté pour
sa défense par Mrs Poue et
Suzanne Kahl-Layrisse. Le réseau
activiste dirigé par son chef Hallouz
Ahmed a été démantelé suite
à des informations fournies aux
militaires.
Le groupe comprenait alors
Hallouz Ahmed né à douar Torrich
(Oued Lili), Afrit Benaïssa (né à
Ouled Bougheddou), Aït Amrane
(né à Ouacif, Tizi-Ouzou), Ould
Brahim Saïd (né à Taourirt ath
Menguelat, Tizi-Ouzou),
Zabana Ahmed (fils de Mohamed
o/Mostefa, né en 1926 à
Douar El Ksar), Hammou Boutlélis
o/El Habib (né à Oran) et Guenafda
Mohamed o/Abdelkader (né
à Tiaret).
A l’issue d’un procès expéditif,
Bensaâda a été transféré de la
prison d’Oran vers celle de Sarkadji
le 24/05/1951, par ordonnance de
la cour d’appel. A Sarkadji, il
trouva des prisonniers des plus
prestigieux de la révolution, tels
Zabana, Bouhadjar Benhaddou
(Cdt Othmane), Hamou Boutlélis,
Abane Ramdane, Ali Benkhatou et
l’incontournable militant Ould
Brahim ammi Saïd.
Les dates comme les arrestations
se suivent et se ressemblent
pour le militant Kerdjou Bensaâda
qui fut encore une fois arrêté à titre
préventif le 08/11/1954 à Tiaret, la
huitième avec ses compagnons Ali
Benkhetou et Abdelkader Ben
Atta.Harcelés par la police militaire
pour leur engagement indéfectible
à une cause noble dont ils ont
corps et âme, tous ses compagnons
dont le chef Hallouz Ahmed, l’un
des organisateurs du mouvement,
regagnèrent le maquis dans l’ouest
du pays.
Hadj Kerdjou Bensaâda jouissant
d’une santé certes fragile, qui
tient encore debout, refusant «la
datte et tout le régime», reste encore
ce militant méconnu par les
historiens comme par les organisations
politiques dont il dépend encore.
Il est urgent pour les pouvoirs
publics d’agir pour que ce monument
historique ne disparaisse par
la faute de la bêtise humaine et
pour que la mémoire collective ne
soit otage de l’opportunisme et de
l’inculture. Donc à charge à tous
d’honorer, en ce 50e anniversaire
de l’indépendance, ce grand
homme militant.
A noter que le moudjahid Bensaâda
n’a voulu voir apparaître son
nom dans la presse que grâce à la
demande de son ami de toujours,
en l’occurrence Bekkouch Abdelkader,
un moudjahid, un intellectuel,
un homme de théâtre et un
compagnon de la région de Tiaret
en plus d’un gardien du temple de
la mémoire collective.
30 août 2012
Kerdjou Bensaâda, Voix de l-Oranie (La )