le 09.10.12 | 10h00
Vingt-neuf des 49 exclus par la commission de recours de wilaya de logements sociaux de la commune de Sougueur ne décolèrent pas, plusieurs mois après que leurs noms aient été définitivement rayés de la liste des bénéficiaires des 309 logements attribués par la daïra.
Dans leur quête de vérité sur le «comment et le pourquoi d’une telle décision, sans qu’elle soit notifiée», ils disent exiger des autorités locales de «réétudier leurs cas», car, selon les protestataires reçus au niveau du ministère de l’Intérieur, il y a «une injustice flagrante» pour laquelle ils demandent une réhabilitation, énumérant au passage une foultitude de griefs à l’endroit de la commission que préside le wali.
Les représentants de ces personnes s’estimant lésées qu’on a reçus dans notre bureau disent «réfuter les allégations portant sur l’aisance de certains d’entre elles», alors qu’en parallèle, renchérissent nos interlocuteurs, il y a bel et bien des gens inclus dans la liste additive qui «ont des revenus supérieurs à 24 000 DA, que l’un et l’autre ont des épouses enseignantes, voire même certains taxieurs en bénéficient».
Un deux poids, deux mesures, disent-ils, qu’ils n’arrivent pas à expliquer. Bien plus, les contestataires font savoir qu’«ils n’ont pas été notifiés comme l’exige la loi». «Donnez-nous les motifs» a été le leitmotiv de nombre d’entre ceux qui ont fait le déplacement à la maison de la presse. L’un d’eux, Brag Saâd, dit «remplir toutes les conditions pour bénéficier d’un toit puisque je loge dans une bâche à eau alors que ceux qui ont ôté mon nom de la liste évoquent la possession d’une maison familiale». Chakour Bencherki, au chômage depuis longtemps, dit, lui aussi, ne pas comprendre pourquoi on le prive d’un logement, alors que les raisons invoquées sont farfelues et ne tiennent pas la route. Le cas d’Aït Abderahim Rabah est typique. Emargeant au dispositif d’insertion des jeunes (DAIP), il a été exclu parce que, dira-t-il, «mon tort est de travailler pour le compte de l’UFC qui possède un siège à l’intérieur d’un lycée».
Ce ne sont pas les exemples qui manquent à ceux qui s’estiment bannis sur l’autel de la bêtise humaine. Unanimes, ils nous diront leur dépit : «Nous irons vers une grève de la faim si des solutions ne sont pas trouvées au cas par cas.»
A défaut, ils demandent au ministère l’initiation d’une commission d’enquête pour déterminer les responsabilités. Par ailleurs, nous avons vainement tenté de joindre les responsables locaux. Le directeur de l’OPGI nous a quand même répondu que «la notification de ceux exclus par la commission de recours se fait automatiquement et est affichée au siège de la daïra concernée». Pour d’amples informations, ce responsable dit vouloir répondre au cas par cas justement…
10 octobre 2012
EL WATAN, Fawzi Amellal., LOGEMENTS, Sougueur