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Soug N’ssa -Les moutons de Tiaret -Par Farida T.

Il s’en passe tout de même des choses pas très banales à Tiaret : il y a quelques mois, des dizaines de Tiaretis célébraient leur mariage avec de jeunes syriennes réfugiées en Algérie pour fuir les bains de sang que leur offrait quotidiennement le Lion de Damas. Montant de la dot : la somme symbolique de vingt mille dinars. Dans quelques jours, ces mêmes Tiaretis célébreront l’Aïd en sacrifiant des moutons qui ont atteint, pour certains, la somme de quatre vingt mille dinars: Soit, quatre fois le prix de revient de leur mariage, ou bien, le prix à payer pour avoir en une fois quatre syriennes, c’est selon. Du coup, on réalise que le prix du mouton est vraiment cher. Excessivement cher même. Ça en devient carrément offusquant et indécent tellement ce rituel devient hors de portée des foyers, et pas forcément démunis, mais juste des foyers aux revenus modestes. On repense à la sécheresse et aux pays du Sahel qui ont faim et soif. On s’indigne et se culpabilise et on finit souvent par y renoncer le vague à l’âme. Mais, au-delà de cette déception d’être privé de grillades, ce qu’on devrait réaliser surtout, c’est combien «le prix» des femmes a été bradé. Certes, les guerres ont de tout temps engendré les pénuries et les crises, celles des denrées alimentaires, du gasoil, des médicaments… Mais, jamais cela n’avait atteint à ce point la «valeur» de la femme. C’est alors qu’on se met à philosopher sur les valeurs humaines : Beaucoup estimeront que le montant de la dot n’a jamais été l’indice ou le gage d’une quelconque valeur de la femme. D’autres exhiberont leurs connaissances des hadiths et du temps où les femmes de Médine recevaient en dot une assiette de dattes ou une paire de sandales. Elles invoqueront le temps où les femmes n’étaient pas toutes vénales et affreusement matérialistes comme elles le sont aujourd’hui, le temps où un anneau de fer suffisait à prendre épouse, le temps où quelques versets enseignés suffisaient à fonder un foyer. Evidemment, ces personnes sont des hommes. Et ils sont partout. Pas qu’à Tiaret. Ces mêmes hommes qui cultivent l’indécence en s’offrant le plus cher des moutons et la moins chère des femmes.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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