On se mettra à la mode qui consiste à élever des hauts murs. Toutes nos économies et nos crédits serviront à couler des dalles entourées de hauts murs. On payera pour se mettre en prison. On s’endettera pour construire des miradors. Car dehors dans le quartier bidonvillas, tout est danger. Dehors est l’adversité. Protégeons-nous, ô copropriétaires, dans des cocons derrière des murs armures. Et si l’on s’ouvrait à dehors ? Et si l’on faisait tomber notre mur? Tiens détruire pour construire. N’est-ce pas à cela qu’a servi la destruction du mur de Berlin qui a fait de l’Allemagne ce qu’elle est? Et si ce retour sur image nous offrait l’occasion de rectifier le tir, de comprendre que ce qui se dit ici, dans nos murs, n’est pas traduit pareil dehors ? Et si nous descendions du piédestal sur lequel la vie nous a juchés ? Pas facile hein?
Le retour est parfois plus difficile que l’aller, mais il est bon d’ouvrir sa conscience. Il y a un monde autour de vos tours, il y a du monde, des autours, des vautours mais il y a du vrai, que vous ne voulez pas voir. Vous les hauts au haut teint. Vos murs hauts qui brisent, au fond, bien plus votre champ de vision que la vision des autres. Car les autres, eux, ils se moquent de votre façade.
30 octobre 2012
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