Si les législatives du mois de mai dernier ne semblaient pas attirer, à travers la wilaya de Tiaret, autant de foules que l’on remarquait par le passé d’où l’appréhension quant à l’insensibilité populaire qui se voulait démesurée, les élections locales prévues pour la fin du mois de novembre prochain s’offrent, comme prémices, un jeu serré, notamment entre les grosses cylindrées que sont le FLN et le RND. En effet, contrairement aux autres formations, les candidats se bousculaient, depuis l’ouverture des listes, aux portillons de ces partis amplement sollicités et convoités à travers l’ensemble des localités. Néanmoins, le parti de Belkhadem a connu ces derniers jours des chamboulements inégalés illustrés par des contestations de plusieurs militants quant aux candidats choisis pour mener les listes. Ainsi, à Ain D’heb, l’actuel maire d’obédience FLN s’est reconverti au RND qui lui assure la tête d’affiche. Ce dernier a trainé dans son sillage près de 300 autres militants. Cependant, d’autres localités de la wilaya, à l’image de Frenda, Sougueur, Oued-Lili, Rahouia…n’ont pas échappé à une telle saignée qui a pour mobile le «caporalisme» opéré par le bureau central du parti du FLN. Toutefois, le dépôt final des listes est soumis à de larges supputations de la population qui met en exergue le climat délétère qui s’est emparé de cette wilaya sous l’effet, notamment, d’une incommensurable crise sociale. Partant de cette hypothèse, certains observateurs, et pas des moindres, maintiennent que la course ne serait que surprenante. «Dans cette région où pèse une oligarchie sans nom, Il aurait été souhaitable que les responsables des formations politiques et les camps dirigeants présentent des candidats soumis aux critères adéquats sans pour autant verser dans les sentiments ou autres considérations. Une telle alternative aiderait la population à se débarrasser vite de la transition sans trop d’accrocs. «Il faut qu’on en finisse une fois pour toutes avec l’intermède qui a trop duré. Aujourd’hui, il y a des jeunes qui sont nés sous la transition et qui sont devenus des parents, toujours sous la transition », affirmera ce cadre d’une structure importante. «Une échéance somme toute qui prendra curieusement l’allure d’un évènement singulier sachant que cette kyrielle de candidats arc-en-ciel ne fait que chanter les mêmes slogans connus dans le passé alors que la croissance est en berne, le taux de chômage affligeant, la stagnation du pouvoir d’achat de plus en plus persistante et les révoltes populaires répétitives compte tenu de la déconfiture des diverses assemblées communales», s’accordait à commenter un jeune universitaire que nous avions abordé et qui souhaite voir la neutralité de l’administration afin de donner une meilleure crédibilité à ce scrutin. Ce dernier avancera en substance que son espoir a pour objectif de veiller à un choix responsable pour l’avenir des assemblées communales et celle de la wilaya. «Nous sommes peut-être apolitiques, comme le supposent du moins ces supers Algériens, mais nous nous employons à prémunir les jeunes et les femmes à affronter la période électorale en citoyens avisés». Néanmoins, les pronostics sont si durs à avancer quand on sait que, à titre indicatif, la commune du chef-lieu connaîtra une compétition que les plus avertis qualifient de la plus sérieuse depuis les lendemains de l’indépendance.
M. Zouaoui
Mardi 9 octobre 2012
2 novembre 2012
Courrier d'Algérie, M. Zouaoui, POLITIQUE