Dimanche, 04 Novembre 2012 09:50
Par : Kouceila Tighilt
Le premier clap du documentaire “Ekker ammis umazigh”, réalisé par Si El-Hachemi Assad, également commissaire du Festival culturel national du film amazigh, a été donné mercredi dernier au CEM Idir-Aït-Amrane de Tiaret.
L’amorce de cette réalisation cinématographique entre dans le cadre d’une journée d’étude placée sous le thème “Regards croisés sur le chant patriotique amazigh”, organisée en hommage au poète nationaliste et célèbre compositeur de chants patriotiques et révolutionnaires, le regretté Idir Aït Amrane, décédé le 31 octobre 2004.
Cette journée commémorative fut organisée à l’initiative du Haut commissariat à l’amazighité (HCA) et a regroupé, à cette occasion, des membres la famille Aït Amrane, des universitaires, des poètes et des gens de son village natal Aït-Braham, d’Ath Ouacif, dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Selon Si El-Hachemi Assad, qui a affiché un profond attachement et une grande ténacité quant à la réalisation de ce documentaire, “l’idée est de profiter de l’opportunité de ce rendez-vous où nous avons réuni les témoins, les amis et les proches d’Idir Aït Amrane, car il faut avoir la caution de la famille pour tout ce qui est collecte d’archives retraçant son parcours. Dans ce sens, je dirais que nous avons en notre possession tous les documents nécessaires pour la réalisation de ce documentaire, mais aussi des témoins, comme Saïd Chibane. C’est aussi un devoir de mémoire car Aït Amrane est quelqu’un qui a beaucoup fait pour la promotion de la langue et de la culture amazighes, et il mérite un portrait digne de sa grandeur.” C’est certainement là une lourde tâche, reconnaît Si El-Hachemi Assad face au parcours de l’homme, puisqu’il dira : “C’est une grande responsabilité pour moi et un devoir tout à la fois. J’ai demandé le soutien des amis et des proches d’Idir Aït Amrane, d’où l’obligation pour moi de donner des résultats et de réaliser un travail à la hauteur de l’homme. Cela prendra le temps qu’il faudra, mais je pense qu’une année est suffisante pour réaliser mon travail et avec le soutien des institutions. Actuellement, l’urgence est d’avoir des recoupements d’informations et de suivre l’itinéraire d’Aït El-Hadj du village Iaroussen, à Larbâa Nath Irathen, à Chlef, à Tiaret…”
De son côté, Youcef, le fils d’Idir Aït Amrane, estimera que l’initiative de réaliser un film documentaire sur la vie et l’œuvre de son père est une belle manière de restituer la mémoire.
“La rencontre d’aujourd’hui me transporte dans le temps. Cela nous remémore notre père et notre tendre enfance, et c’est toujours émouvant. De ce film documentaire, nous attendons qu’il éclaire un peu les générations futures pour leur expliquer que même en temps de crise, il y avait aussi une jeunesse clairvoyante, il avait lui-même écrit un poème appelant les jeunes à se soulever contre le colonialisme. Il voulait aussi que les Algériens se soulèvent comme par le passé, en évoquant notamment le combat de Massinissa. Je dirais aussi que nous vivons actuellement des moments de crise, et c’est aux jeunes d’aujourd’hui de prendre en charge ce beau pays. Que la jeunesse d’Algérie fasse autant pour l’avenir de son pays”, a souligné Youcef Aït Amrane.
Par ailleurs, cette journée d’étude autour du chantre patriotique de Tiaret a permis d’évoquer
la mémoire d’autres militants de la cause nationale et du combat amazigh tels que Laïmèche Ali, Aïche Mohand Saïd, Amar Ath Hamouda, M’Barek Aït Menguellet et tant d’autres qui ont adopté le chant et la poésie patriotiques pour lutter contre le colonialisme.
4 novembre 2012
LIBERTE, Mohamed Idir Aït Amrane, Tiaret