le 07.11.12 | 10h00
Cette dotation va permettre de lancer l’étude et d’entamer rapidement la construction d’une bretelle longue de 60 km qui devra relier le chef-lieu de wilaya à l’autoroute, au niveau de l’échangeur de H’madna, dans la wilaya de Relizane.
C’est une enveloppe colossale d’au moins 40 milliards de DA qui a été notifiée à l’indicatif de la DTP de Mostaganem. Cette dotation va permettre de lancer l’étude et d’entamer rapidement la construction d’une bretelle longue de 60 km qui devra relier le chef-lieu de wilaya à l’autoroute, au niveau de l’échangeur de H’madna, dans la wilaya de Relizane. L’étude préliminaire, qui a été confiée à un groupement de 3 bureaux d’études, a permis aux responsables locaux de faire le choix entre les 3 options qui se présentaient, à savoir celle de Mohammadia à travers la RN 17, celle de Yellel via la RN 23 et celle de H’madna par la RN 90A. Pour de multiples considérations – dont l’économie en terres agricoles –, c’est finalement le tracé le plus long qui a été retenu.
D’une longueur de 60 km, dont 32 relevant de Mostaganem, le projet se distingue par une quasi-absence d’agglomérations et une situation médiane en rapport avec la région du Dahra. En outre, il n’est pas très gourmand en terres agricoles de qualité puisque ce sont à peine 115 hectares qui seront subtilisés à l’agriculture.En l’état actuel de la réflexion, il apparaît, à la lumière de l’exposé présenté par le groupement des bureaux d’études, que le choix définitif du tracé n’interviendra qu’en début du mois de novembre.
C’est-à-dire une fois finalisée l’étude. Mais, d’ores et déjà, sont retenues pas moins de 3 options. Le point le plus difficile à déterminer concerne le site d’impact au périphérique de Mostaganem. Car, à l’approche du tissu urbain, il sera très difficile de trouver une voie qui préserve les habitations et les multiples unités industrielles qui enlacent la ville. De plus, le choix du lieu de jonction devrait tenir compte du trafic du port de Mostaganem qui est le second grand poumon national dans l’Ouest du pays. Surtout que cette structure est appelée à connaître un développement considérable par la construction de deux nouveaux bassins. Il se trouve que, durant la dernière décennie, les développements récents intervenus dans le tissu urbain, n’avaient aucunement tenu compte de l’extension de l’infrastructure portuaire.
Voie rapide vers les Hauts Plateaux
Hormis le périphérique Est qui contourne les vieux quartiers de Tigditt et d’El-Arsa, il n’existe aucune possibilité d’élargissement de la chaussée qui permette d’accéder aisément au port. C’est pourquoi le seul point de jonction encore disponible se situe au niveau du rond-point de Sidi Othmane. A moins de se résoudre à ériger un second périphérique qui relierait Sayada, Ouled El Bachir et le marché de fruits et légumes et qui contournerait Mazagran pour rejoindre la double voie de la RN 11 au niveau de l’échangeur de Sablettes. A la lumière de l’exposé effectué devant les responsables de la wilaya, cette alternative n’a même pas été effleurée. Pourtant, dans une courte intervention, le wali de Mostaganem a mis en exergue de manière factuelle les impacts régionaux de cette bretelle.
En effet, il a été souligné que le point d’impact au niveau de l’échangeur de H’madna allait se transformer en un immense carrefour où convergeraient les trafics de Mostaganem mais également celui de Tiaret et des Hauts Plateaux. Traduit en termes de trafic routier, cela devrait induire l’érection d’une autoroute à double voie entre la wilaya de Mostaganem, une partie de la wilaya d’Oran mais aussi tout le trafic à destination des hautes plaines steppiques.
Ce qui ouvrirait très rapidement une voie à grande circulation entre la bande côtière de l’Ouest et toutes les wilayas se situant dans le prolongement de l’axe Tiaret-Laghouat-Hassi Messaoud et Tiaret-M’Sila-Borj Bou Arréridj. En effet, qui empêcherait les vacanciers du Sud du pays d’emprunter cette nouvelle voie pour se rendre vers la cinquantaine de plages que compte le littoral mostaganémois ? A moins de se résoudre à gérer, 3 mois durant, un trafic d’une grande intensité. C’est dans cette perspective qu’un universitaire, présent lors de cette réunion, a attiré l’attention des responsables sur la nécessité de prendre en considération une ouverture sur la région côtière du Dahra.
En effet, à partir de l’échangeur de Sidi Laadjel, on parcourt moins de 50 km pour arriver à Aâchaâcha, alors qu’un détour par Mostaganem se traduit par un trajet de 100 km. En effet, en traversant Oued El Kheir, Sour, Aâchasta, Sidi Ali, Sidi Lakhdar, un automobiliste aura parcouru à peine 50 km pour relier Aâchaâcha. Quand bien même le tracé est fortement accidenté, le gain en termes de distance à parcourir reste très attractif. C’est pourquoi il serait judicieux d’avoir une vision prospective et de ne pas se priver d’une rallonge qui mettrait la population du Dahra à 50 km du progrès.
Yacine Alim
© El Watan
7 novembre 2012
EL WATAN, Transport