Le journal électronique TSA rapporte qu’une femme âgée de 49 ans et mère de quatre enfants a tenté de s’immoler par le feu en réaction à la décision d’expulsion de son logement. Voilà résumé en quelques mots une suite de drames gigognes, dont la multiplication dans notre pays a fait qu’ils sont relégués à la triste rubrique des faits divers, ne suscitant à présent qu’une moue désolée de témoins obligés, d’un tragique que l’on ne comprend pas. Pourtant tous les Algériens, à commencer, il est vrai par ceux positionnés aux premières loges de la décision, sont responsables de l’image désolante qui est donnée d’un pays qui ne sait pas encore susciter autrement que par les incantations, de nouvelles raisons de vivre. Parce qu’il ne faut pas être grand clerc pour le savoir, ni organiser de pompeuses rencontres sur la question du suicide pour le comprendre: Cet acte fatidique signifie au moins, parce qu’il est souvent prémédité, que la personne concernée ne peut plus avancer, ni voir au-delà de ce point final.. L’Algérie serait probablement le seul pays au monde où, les errements incontrôlés de sa technocratie éclairée nationale engoncée de manière symbiotique dans une opaque bureaucratie, ont fait que le phénomène du suicide touche toutes les générations, ainsi que toutes les catégories sociales. L’on en arrive à considérer que la prise de décision est tellement diluée, que n’importe quoi peut se décider dans le déni de toute humanité, du Droit des gens le plus élémentaire ou du simple bon sens. L’on ignore tout des conditions dans lesquelles la décision d’expulsion de la femme évoquée, plus haut, a été prise. Et à supposer qu’elle l’ait été, comme le rapporte la publication électronique en ce 3 décembre, divorcée, quatre enfants et sans doute avec aucune solution de rechange ! Qui a participé aux démarches ayant conduit à la funeste expulsion en pleines intempéries? Mais le triste cortège des immolés ne s’arête pas là. Des lycéens font le grand saut. Les uns pour avoir été exclus, les autres pour avoir raté des examens. A ceux-là qui ne parviennent plus un court instant d’entrevoir un autre chemin, à tous ceux-là, l’on souhaite qu’on accepte enfin d’analyser à leur intention leur bout de vie. Afin que l’on dessine enfin d’autres perspectives plus édifiantes qu’un briquet qui heureusement s’éteint parfois, comme dans le cas de l’infortunée tiarétie.
Point de Vue Par Mustapha HANTAZ
3 décembre 2012
Carrefour d-ALGERIE (Le ), Chroniques