Mardi, 25 Décembre 2012 09:50
Par : R. Salem
Environ une soixantaine d’immigrants africains, femmes et enfants, venus du Niger, ont débarqué au début de ce mois de décembre dans la capitale des Hauts-Plateaux de l’Ouest. Chassés par la misère, ces derniers, venus de Zinder, une ville située dans le sud du Niger, à environ 760 km à l’est de la capitale Niamey, sont scindés en deux groupes et se retrouvent livrés au gré du climat.
Le premier groupe a occupé un trottoir dans le quartier longeant la station de taxis de l’ouest où il passe la nuit à la belle étoile. “Dans notre pays, il ne reste plus rien à manger, et ayant peur de mourir de faim, nous l’avons quitté pour débarquer à Tamanrasset avant d’arriver à Tiaret”, nous expliquera l’une des femmes, seule à parler correctement le français.
Des traits arrondis, enfantins et un sourire malicieux, cette dernière, âgée de 45 ans, parle d’une voix basse, à peine audible, pour nous révéler qu’elle est mère de neuf enfants, dont cinq sont restés avec leur père, aveugle, au Niger. “J’ai ramené avec moi deux de mes enfants alors que deux autres se trouvent à Tamanrasset avec ma grande sœur”, ajoutera-t-elle. Notre arrivée sur les lieux, aux environs de 19 heures, a coïncidé avec l’arrivée d’un groupe de jeunes de l’association “Ness el-khir” qui sont venus les alimenter, et ce, avant l’arrivée de l’équipe du Croissant-Rouge algérien. Avec une météo capricieuse et le mercure qui descend jusqu’à 2°C, ces êtres, livrés à eux-mêmes, n’ont que leur patience pour faire face au froid de la nuit. Non loin de cet endroit, un groupe, plus nombreux, occupe un garage qui leur est ouvert par son propriétaire en guise d’assistance humanitaire. Là, nous avons tenté de poser quelques questions mais aucune femme ne voulait parler, encore moins raconter son aventure. Pour elles, il n’est même pas question de les prendre en photo, estimant que cela relève du péché. Suite à notre insistance, l’une d’elle a fini par céder, mais seulement pour nous décrire la chaleureuse hospitalité découverte chez la population locale. Cepenccdant, les conditions précaires auxquelles sont confrontés ces derniers n’ont pas été sans engendrer des cas de faiblesse et des maladies. Dans ce sens, le C-RA a enregistré plusieurs évacuations vers les UMC de l’EPH de la ville de sujets victimes d’intoxication et autres insuffisances physiques.
La ville de Tiaret a enregistré l’arrivée, vendredi dernier, d’une seconde vague d’immigrants, une centaine environ d’Africains débarqués à partir de Tamanrasset à bord de deux grands bus de transport de voyageurs.
Ces miséreux passent leurs journées à quémander argent, nourriture et habits, pour rejoindre leur logis de fortune le soir. Au demeurant, les autorités locales ont, selon M. Bentabet, membre du bureau du C-RA, pris la décision de les prendre en charge dans des habitations dont elles n’attendent que l’évacuation par les indu-occupants. Toutefois, une batterie de mesures a été prise par le C-RA, en collaboration avec la DAS et la Protection civile, concernant un plan d’assistance en direction de ces Subsahariens et des autres sans-abri, durant la saison hivernale. À ces derniers, s’ajoute une équipe de jeunes bénévoles agissant sous la casquette de “Ness el-khir”. Cette opération dite “Assistance aux SDF”, menée principalement par le C-RA, s’étalera jusqu’au printemps. “Nous avons ouvert un restaurant depuis le 2 décembre dernier au niveau de notre siège, qui reçoit près de 100 SDF et autres démunis des deux sexes, qui viennent chaque jour prendre un repas chaud et complet”, soulignera M. Bentabet. “Après avoir terminé avec le restaurant, nous sillonnons les ruelles et quartiers de la ville pour servir les gens démunis que nous trouvons sur notre chemin, voire ceux qui ne viennent pas au restaurant. Sur un autre volet, notre interlocuteur nous expliquera que les sans-abri sont placés, quand ils acceptent, au centre pour personnes âgés pour les hommes, et au centre spécialisé de rééducation (CSR) Ali-Maâchi pour les femmes.”
25 décembre 2012
LIBERTE, R. SALEM, Tiaret