le 28.01.13 | 10h00
Certains protestataires évoquent des retards de trois à cinq mois dans le non reversement de l’indemnité qui leur est accordée par l’Etat dans le cadre du DAIP.
Une centaine de jeunes, employés dans le cadre de différents dispositifs d’aides à l’emploi, ont pris d’assaut hier le siège de la direction de l’emploi, situé au niveau du bâtiment administratif dit «les 100 bureaux» pour protester contre les lenteurs mises par les services concernés à les régulariser. Certains protestataires évoquent des retards de trois à cinq mois dans le non reversement de cette indemnité accordée par l’Etat aux jeunes insérés dans le DAIP. D’autres diront leur dépit de se voir ballottés entre cette direction et l’AWEM (agence de wilaya de l’emploi).
Après s’être saisi du problème, un membre de la société civile, à l’exemple de M. Abed Anane, a pris attache avec nous pour nous dire sa «désapprobation d’une telle démarche visant à saper le moral des jeunes en cette période cruciale que l’Algérie vit». Notre interlocuteur, qui a pu un tant soit peu calmer les esprits, nous a prié de répercuter ce cri de détresse. Nous avons voulu en savoir plus sur cette affaire mais les responsables concernés ne daignaient pas répondre.
Il est à rappeler qu’une opération menée il y a quelques mois, par la Direction de l’Emploi de la wilaya de Tiaret a permis à la commission d’assainissement des listes des différents dispositifs d’emplois l’élimination de «3 000 indus bénéficiaires dont 2 500 étudiants», fait savoir une source responsable. Outre cette catégorie, on y retrouve, ajoute-t-on, des gens exerçant dans des fonctions libérales, à l’exemple d’un avocat déniché par le logiciel employé dans l’opération de détection. Une situation inquiétante, voire qui risque de compromettre grandement les efforts de l’Etat pour permettre à un plus grand nombre de jeunes de bénéficier d’un apport financier en contrepartie d’un effort en travail.
A la Direction de l’Emploi, 450 millions de dinars sont décaissés chaque mois pour régler les salaires des jeunes émargeant sur les quatre dispositifs prévus, soit 42 000 jeunes répartis entre le secteur administratif, privé et économique. A propos d’économie, trois secteurs, dont l’agriculture et le bâtiment, semblent pâtir des conséquences de ces dispositifs d’aides puisque la main-d’œuvre a beaucoup tari et avec elle, des retards considérables dans la réalisation de projets publics. Même s’il ne faut pas généraliser puisque certains jeunes ont mis de l’entrain et de l’assiduité dans le travail pour préserver ce maigre acquis social, près de 80% de ceux inscrits dans les dispositifs ne s’acquittent pas de leur tâche et sont gracieusement payés sans contrepartie.
Fawzi Amellal
© El Watan
28 janvier 2013
EL WATAN, Emplois, Fawzi Amellal., Tiaret