Mercredi, 23 Janvier 2013 09:50
Par : Salim Tamani
C’est un héros national. Il a sauvé des centaines de vies, un site gazier et une bonne partie de l’économie. En fait, Amine a sauvé l’Algérie. Il a été cet élément-clé qui a permis à l’ANP d’intervenir vite. Dans le cas contraire, la prise d’otages aurait certainement viré en une véritable catastrophe. En pleine ambiance réconciliatrice qui a balayé à coups de discours et de propagande les symboles de la résistance contre le terrorisme et dans un décor islamiste planté par le vent glacial du Printemps arabe, le geste héroïque de cet agent de sécurité de Tiaret ne doit pas rester sans suite. Il interpelle les plus hautes autorités du pays qui doivent lui rendre un hommage qui soit à la hauteur de son sacrifice. Mais au-delà, il y a un sens politique majeur à saisir. L’État est resté debout grâce à ces gens inconnus qui n’ont jamais rien demandé à l’Algérie. Lorsqu’en 1992, la rébellion islamiste a pris le maquis pour détruire la République et la démocratie, ce sont des milliers, voire des millions de “Amine” qui ont pris l’engagement de défendre l’Algérie de 1954 contre ceux qui voulaient en faire un sanctuaire du terrorisme international. Ils l’ont fait au péril de leur vie. Amine, ce sont tous ces Patriotes, gardes communaux, anciens appelés de l’ANP et tous les anonymes tombés sous les balles assassines du terrorisme que l’Algérie de la concorde et de la réconciliation a jetés aux oubliettes. Aujourd’hui, l’attaque spectaculaire contre la base d’In Amenas rappelle aux faiseurs de discours et aux salonnards qu’on ne peut lutter efficacement contre le terrorisme tout en manipulant un islamisme revanchard qui risque de se retourner un jour ou l’autre contre ses propres parrains.
La guerre au Mali, l’instabilité en Libye et les proportions inquiétantes que prend le salafisme en Tunisie sont des menaces réelles qui pèsent sur la sécurité nationale. Amine vient de donner l’exemple que rien n’est encore perdu. Que l’espoir est permis. Aux décideurs d’en décoder les messages et de faire en sorte que des gens qui mettent dans la balance leur vie pour sauver le pays soient gratifiés de hautes considérations.
29 janvier 2013
Lahmar Amine, MAHDIA