Sur une initiative de l’Office national des droits d’auteur et des droits voisin, une soirée en l’honneur de l’artiste Taïbi Tayeb, sera organisée mardi 12 février 2012 à 18h, à la salle Ibn-Zeydoun OREF (en présence de l’artiste).
Auteur, compositeur et chef d’orchestre, Taïbi Tayeb est né le 10 mai 1927 à Tiaret. A l’âge de six ans, son père l’inscrit à l’école Pasteur de M’dina Djedida à Oran où il passe toute son enfance. Se découvrant une passion pour la musique, il commence à en jouer dès l’âge de 14 ans. Alors qu’il débute avec un modeste harmonica, il jettera bien vite son dévolu sur d’autres instruments comme la guitare puis le violon, dont il ne se séparera plus. A partir de 1942, il rejoint les bancs d’une autre école, la Medersa El Falah d’Oran, en même temps qu’il intègre le mouvement scout. Son papa qui, à l’époque, exerçait le métier de laborantin, le prend avec lui pour le former au métier de préparateur en pharmacie. Toutefois, le coeur et l’esprit du jeune homme sont ailleurs et il n’accroche pas du tout avec ce futur métier que voulait lui inculquer son père. Il décidera alors de s’y consacrer entièrement, dès 1945, année où il crée avec des amis un orchestre de musique qu’il baptisera «Echabiba». Cet orchestre qu’il dirigeait lui-même était composé de Mokhtar Souiyeh, Fliti Kouider, Tiab Daho et Benouda, Hamidou. Pour parfaire ses connaissances musicales, il se rend quotidiennement au cercle Nadi Es Saâda où il effectue ses répétitions, un lieu qui se trouve être le point de rencontre des partis politiques de l’époque, en l’occurrence le MTLD et l’UDMA. Seulement, Taïbi Tayeb ne reste pas longtemps au sein de cet orchestre qu’il quitte trois ans plus tard pour rejoindre la formation El Widad constituée de Abdelkader Haoues, Mohamed Fethi, Boumediene Douaidi, Kaddour, Nouba. L’aventure dure deux ans, suite à quoi, il décide une nouvelle fois, de faire un bout de chemin au sein de l’orchestre du grand Blaoui El Houari, dans lequel figurent Hadjouti Boualem, Taibi Tayeb, Rahal, Amr Wahid, Serrour Issa, Serrour Belkhir, Bouamer, Nadji Nourdine, Said Bounif, Boutlelis et Serrour Hasni. En 1952, tout l’orchestre est engagé par Mahieddine Bachatrazi au Théâtre municipal d’Oran. Sous la direction de Blaoui, l’orchestre anime un lundi par mois, des matinées et des soirées musicales et artistiques. Les matinées étaient destinées aux femmes et les soirées aux familles. C’est au cours de l’une de ces manifestations qu’il fait la connaissance de la troupe théâtrale de M. Bachtarzi, composée essentiellement de Mustapha Kateb, Habib Réda, Sid Ali Rais, Rouiched, Benchaa Belkhiter, Mohamed Hilmi, Mohamed Touri et Rachid Ksentini. C’est dans cette troupe, qu’il vit pour la première fois à Oran en 1952, Warda El Djazairia, venue en tant que vedette, chanter «Oumi Ya Oumi» et «Ya M’Raouah Le Bled». Au cours de cette soirée mémorable, il accompagne lui-même au violon la vedette Ahmed Wahbi qui interprète «Wahran» et «Metoual De Lil». C’est en 1957 qu’il décide d’entrer au studio pour enregistrer sa première chanson «Hadjarni Habib» à la radio d’Oran dont les locaux se trouvaient à l’époque, en face du marché Michelet. Artiste complet, Taïbi Tayeb ne s’est pas seulement contenté de composer pour lui, il a aussi mis son talent au service d’autres artistes pour lesquels, il a écrit des textes à succès. Houari Benchenat, Djahida, Malika Meddah, Soraya Abadliya, Souad Bouali, lui doivent tous une petite part de leur succès. Par ailleurs, le maestro a également accompagné tous les ténors de la chanson oranaise. Pour rendre hommage à cet homme au parcours exceptionnel, la soirée organisée en son honneur, verra la participation de plusieurs artistes dont Djahida et Houari Benchenet. La ministre de la Culture qui sera présente à cette cérémonie honorera l’artiste. Hassina A.
10 février 2013
NOUVELLE REPUBLIQUE (LA ), Taïbi Tayeb, Tiaret