06 mar, 2013
En ce début de l’année 2013 la wilaya de Tiaret est vraisemblablement gagnée par la guigne tant une série d’affaires, ayant pour corollaires les détournements de deniers publics, la mauvaise gestion, de diverses malversations…dans le secteur public, viennent de monter en surface. Ainsi, plusieurs responsables ont chevauché les couloirs de la justice avant de finir derrière les barreaux. Le premier scandale est vécu, en janvier dernier, par l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (ANSEJ) où, après une semaine de mise en délibéré du procès la concernant, la chambre d’accusation avait agencé la mise sous mandat de dépôt de son directeur (qui s’est finalement constitué prisonnier après une longue cavale) ainsi que deux cadres de son staff, pour mauvaise gestion et falsification dans l’octroi des crédits, et une jeune fille, bénéficiaire d’un projet, impliquée pour complicité dans le faux et usage du faux. Une affaire tirée au clair suite à une commission d’enquête empressée par la direction générale de l’ANSEJ qui s’est constituée en partie civile dans une action judiciaire qui avait précédé la suspension du directeur et l’installation d’un directoire. Le mois dernier, c’est le plus grand esclandre qui enchaîne non sans faire tâche d’huile et qui est, indéniablement, le plus accablant qu’aura connu la wilaya de Tiaret. Il a mis au devant de l’appareil judiciaire l’ex-directeur du logement et des équipements publics (DLEP), alors suspendu à Annaba où il était appelé à exercer la même fonction après sa mutation de Tiaret. A ce dernier, il est reproché, selon certaines indiscrétions, la confusion et autres malversations dans la gestion de divers projets portant la réalisation de plusieurs équipements publics. Alors que plusieurs cadres de cette direction et une pléiade d’entrepreneurs défilent encore devant le magistrat instructeur, ce dernier, ainsi que son chef de service chargé des équipements publics, se trouve incarcéré pendant que l’instruction du dossier continue. Néanmoins ce dossier fait encore parler de lui davantage et une autre agitation est venue se manifester du côté de l’EPSP Benferhat où plusieurs personnes, accusés et témoins, ont été entendues pour une affaire portant sur divers griefs, dont l’octroi de marchés non conformes au code des marchés publics, attribution de bons de commande de gré à gré à des pseudo-commerçants, acquisition de médicaments périmés avec, au retour, des commissions auprès du fournisseur, émargement d’un personnel recruté d’une manière fictive, voire une femme chirurgien-dentiste qui ne réside même pas à Tiaret et autres malversations. Suite à quoi, une peine de six mois de prison avec sursis a été prononcée à l’encontre des accusés, dont le directeur, et contestée par le représentant du ministère public qui en a fait opposition. Ces derniers viennent justement d’être suspendus par le directeur de wilaya qui a exécuté une instruction émanant de la tutelle. Dans le même sillage, voire la mauvaise gestion, l’université Ibn Khaldoun n’a pas été épargnée puisque, pour des causes similaires, son recteur ainsi que le directeur des œuvres universitaires ont fait objet d’un remplacement. Le même sort a touché aussi le directeur de la maison de la culture qui est évincé suite à un mouvement de protestation de son personnel.
Par ailleurs, les scandales ne s’arrêteront certainement pas là puisque la vox populi fait état de plusieurs autres entreprises publiques qui attendent leur tour. Autant croire que l’année 2013 sera la plus catastrophique qu’aura vécue la wilaya de Tiaret laquelle, avec son potentiel important, tant sur le plan humain que foncier, mérite pourtant mieux.
M. Zouaoui
9 mars 2013
Courrier d'Algérie, JUSTICE, M. Zouaoui, Tiaret