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Après la pluie, le beau temps

10 mars 2013

Lu pour vous

Après la pluie, le beau temps dans Lu pour vous constlogo

Ainsi va la vie
Après la pluie, le beau temps (1re partie)

Terreur - Glacée de peur, elle essaye de gagner du temps en disant n’importe quoi.

Je vais faire des courses à Blida ! occupe-toi du ménage, je ne resterai pas longtemps, d’ailleurs ton père Boualem va arriver !
Kheira sort, tenant son couffin, couverte de son haïk blanc négligemment retenu sur le haut de la tête. Elle disparaît au tournant de la rue et Meriem la regarde partir avec un pincement au cœur. Elle referme la porte de leur petit logis, non sans avoir jeté, comme à son habitude, un coup d’œil à droite et à gauche, balayant du regard la rue qui se perd au loin dans les champs d’orangers qui entourent le petit village de Chebli.
«Ton père Boualem va arriver.» Cette seule phrase suffit à remplir le cœur de la fillette de terreur, car Boualem, le second mari de sa mère, un ouvrier qui s’était hâté de prendre la place de son père Khelifa, quelques mois seulement après son décès, ne cesse de la poursuivre de ses avances.
Un jour, attirés par les cris de Meriem, les voisins, se doutant du manège de la brute, avaient fait irruption dans la cour où la jeune fille s’était réfugiée et avaient administré à Boualem une sévère correction à coups de bâton.
Kheira, mise au courant, s’était contentée de ne plus adresser la parole à ses voisins et le calvaire de Meriem continua.
Cinq minutes après le départ de sa mère, Meriem entend la clé tourner dans la serrure et Boualem entre, l’air irrité comme à son habitude, mal peigné sentant l’alcool de bon matin.
—Ta mère est-là ?
Meriem ne répond pas, et évite de le regarder, feignant de ranger le petit buffet de vaisselle.
—Hé, je te parle ! Où est ta mère ?
— Elle se douche ! dit-elle, glacée de peur, essayant de gagner du temps. L’homme se dirige vers le couloir et Meriem se précipite dans la chambre, sort par la fenêtre et se sauve à toutes jambes dans la rue, laissant ses quatre frères et sœurs jouer dans la cour…
—Mais.. tu es Meriem ! Que fais-tu là ?
La femme entre deux âges, bien mise et maquillée, s’approche de la fillette, en faisant tournoyer les clés de sa villa entre ses doigts.
— Je te reconnais, continue-t-elle tu es venue une fois chez moi pour aider ma femme de ménage. Que fais-tu là ? Pourquoi n’es-tu pas à la maison ? Ta mère a certainement besoin de toi ! Allez rentre chez toi !
Et elle se dirige vers le perron de sa maison.
— Madame, dit Meriem sur un ton désespéré, gardez-moi chez vous ! Je me suis enfuie à cause de Boualem… J’ai peur… Je ne retournerai jamais plus dans la maison de mon père.
Intriguée, la femme la fait entrer dans sa cuisine, la fait asseoir et essaye de la calmer.
—Bois un verre d’eau, ma fille, et raconte-moi tout ! (A suivre…)

Neyla Nesrine

 

Une date, un fait Edition du 2/3/2013

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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2 Réponses à “Après la pluie, le beau temps”

  1. Artisans de l'ombre Dit :

    Après la pluie, le beau temps (3e partie)

    Ouarda, qui vient d’avoir un troisième enfant, n’hésite pas à réveiller la jeune fille en pleine nuit pour changer le bébé ou préparer de la tisane, Ouarda semble avoir trouvé celle qu’il lui fallait, qui travaille dur, juste pour manger, car elle ne la paie pas.
    Quand Hocine lui demande si elle paie la jeune bonne, elle lui répond de son air bourru :
    — Ça me regarde, je lui garde son argent et je vais lui constituer une «choura» pour son mariage. Ne t’occupe pas d’elle, je suis là.
    Et Hocine lui dit un jour :
    — A partir d’aujourd’hui, tu es seule responsable de cette fille, j’ai voulu la considérer comme un de mes enfants, mais je vois que tu fais la différence, débrouille-toi !
    Car Ouarda vient de faire une scène à son mari, qui a acheté, au même titre que ses enfants, un ensemble à Mériem, à l’occasion de l’Aïd.
    Et Ouarda exploite la jeune fille la faisant travailler jour et nuit sans repos. Elle est pauvrement vêtue, portant deux vieilles gandouras kabyles hiver comme été. Ses mains sont craquelées à force de faire la lessive, son air est celui d’une enfant qui a grandi trop vite…
    Un jour, un an après la venue de Meriem dans la famille de Hocine, la sœur de Ouarda vient s’installer chez eux d’abord pour quelques jours, puis elle fait venir ses affaires de Tiaret, où elle vit avec ses parents, et semble vouloir s’installer à vie.
    Hocine n’ose rien dire. Djamila a l’âge de Mériem, mais si au début, elle partage les travaux ménagers avec la jeune bonne, elle arrête pour se faire servir par cette dernière, passant ses journées à se promener dans les rues de Blida ou à se prélasser devant la télévision ou à l’ombre des arbres du jardin.
    La seule tâche qu’elle daigne accomplir, c’est arroser les fleurs chaque soir. Quand Hocine rentre, il la trouve en plein «travail».
    — Tu vois comme ma sœur travaille dur, lui dit sa femme, elle s’occupe même du jardin… regarde ces fleurs, comme elles sont bien soignées.
    Mais Hocine n’est pas aveugle et se rend bien compte de la vérité. Peu à peu, un fossé se creuse entre les époux, et c’est le divorce.
    Le mari quitte la maison qu’il laisse à sa femme et à ses enfants, et va vivre seul à Alger, où il demande sa mutation et se remarie presque aussitôt…
    Ouarda, plus que jamais s’appuie sur Meriem pour toutes les tâches et même pour les courses que la jeune fille va faire en pressant le pas, de peur que les enfants confiés à sa garde, ne fassent quelques bêtises. Djamila, qui vient de trouver du travail dans une usine de textiles, ne rentre que le soir.
    Souvent les coups pleuvent sur la jeune orpheline.
    — Pourquoi n’as-tu pas repassé ma robe, tu gaspilles trop de savon, ce n’est pas toi qui travailles pour l’acheter. (A suivre…)

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

    Répondre

  2. Artisans de l'ombre Dit :

    Après la pluie, le beau temps (2e partie)

    Et Meriem, pour la première fois, vide son cœur et raconte ce qu’elle n’a pu dévoiler à sa propre mère, car elle la sait complice de Boualem, prétextant des courses à Blida pour lui laisser le champ libre…
    — Ce n’est plus ma mère, je la hais ! crie Meriem au comble du désespoir, les yeux rougis par les larmes. Elle fait exprès de partir faire des courses, pour me laisser avec ce salaud !
    — Ne t’en fais pas, dit Ouarda, qui est médecin, je vais en parler à mon mari et nous allons voir, on ne peut te laisser dans cette situation… Pauvre fille !
    Elle essuie ses larmes et lui apporte à manger.
    Meriem, qui ne peut rien avaler, refuse.
    — Je veux simplement rester chez vous, car je n’ai nulle part où aller… Je ferai tout ce que vous voudrez !
    A son arrivée, Hocine, le mari de Ouarda, magistrat à Boufarik, apprend ce qui s’est passé. Il lève le poing au ciel et promet de faire passer Boualem en justice.
    Quand il comparaît en correctionnelle, sur plainte déposée par Ouarda, médecin scolaire, c’est la parole de Boualem contre celle de Meriem et Boualem est libre, car aucune trace de violence n’a été décelée chez la jeune fille…
    — Je le tuerai un jour, dit Meriem, je suis sûre qu’il s’attaque maintenant à ma jeune sœur, et ma mère ne dit rien, comme pour moi. Elle a peur de le
    perdre !
    — Tu vas rester chez nous, tu seras comme mes deux enfants, lui dit Ouarda.
    Dans un élan de générosité, Hocine veut aller récupérer les autres enfants de Kheïra, mais sa femme refuse :
    — Tu es fou ? Ça nous fera sept enfants ! Qui va s’occuper d’eux ? Le couple est surpris quand, quelques jours plus tard, Kheïra, en minaudant, leur rend visite et dit :
    — Boualem vous demande de ramener Meriem, sinon il va déposer plainte ! C’est son père, après tout !
    Hocine est ulcéré :
    — Crains Dieu, ya m’ra ! Tu as entendu ce que Meriem a dit de ce chien que tu as fait entrer chez toi au milieu de tes enfants innocents ! Crains Dieu ! Fous-le dehors et vis dans la tranquillité avec eux ! Tu rendras compte de tes actes… Tu n’as pas honte, alors que tu devrais protéger tes enfants de ce monstre ? Pour régulariser la situation de Meriem, le couple se constitue tuteur de la jeune mineure qui est entendue par le juge pour enfants, et qui accepte avec joie… Au fil des jours, Meriem, qui aide Ouarda à élever ses deux enfants, devient indispensable et cette dernière lui confie toutes les tâches ménagères, à l’insu de Hocine. Elle devient une véritable bonne à tout faire. (A suivre…)

    Neyla Nesrine

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

    Répondre

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