CULTURE Hommage au défunt Missoum Boumediene

Beaucoup de citoyens, dont de nombreux camarades, ont accompagné, jeudi, Missoum Boumediene, 67 ans, à sa dernière demeure. L’occasion fut celle d’émouvantes retrouvailles. En ce jour de printemps et alors qu’une haie s’est formée pour retremper dans un rituel aujourd’hui oublié, un orage éclata comme si le ciel pleurait cet enfant d’Algérie qui a beaucoup aimé sa ville, Tiaret, en dépit d’un long exil de 20 ans en Allemagne. Son départ, à l’aube des années 1990 du fait de la tragédie que le pays a traversée et qu’il a dut subir à son corps défendant, a laissé un grand vide parmi ses proches, ses amis et d’une manière générale, les amoureux du 7e art, ceux et celles plus particulièrement qui fréquentaient l’ex cinéma Vox, actuelle salle de répertoire cinématographique. Missoum s’est échiné des années durant, des fois en faisant le porte-à-porte pour inciter les gens à venir débattre les films qu’il proposait. L’allure svelte et alerte, cheveux longs, Missoum était de tous les combats pour les droits de l’homme. Parti quêter une vie meilleure, il s’est retrouvé SDF au pays de ses rêves. Une désillusion de plus qui dut le contraindre à regagner le pays et réoccuper le terrain mais pas pour longtemps puisque la mort l’a vite happé et soustrait à ses amis fort nombreux qui l’appréciaient à sa juste valeur. Cyber – activiste, Missoum est resté au contact du «bled» et prenait plaisir à correspondre avec le journal Le matin pour dire ce qu’il pensait du pays, ses pulsions et ses perspectives. Nous l’évoquions dans un précédent article, Missoum considérait l’Algérie comme sa mère Khadîdja. Cette dernière s’est consolée de sa présence, fûtelle si courte après une si longue absence. Adieu l’ami. A. F.