le 24.04.13 | 10h00
Une révision du prix du pain est exigée par les boulangers.
Les citoyens avaient du mal à trouver du pain hier matin sur les étals de marchands et chez les boulangers du fait de la grève observée.
A Tiaret, les boulangers se sont «solidarisés avec leurs pairs de 34 wilayas» qui avaient décidé d’une journée sans pain. Le responsable syndical de cette corporation, Meslem Kadda, contacté à ce sujet, réfute l’idée de grève et parle d’une «volonté à dialoguer avec les pouvoirs publics locaux pour sortir de cette crise». Notre interlocuteur fait savoir qu’avant même cette journée, pas moins de «30 boulangers ont baissé déjà leurs rideaux au chef-lieu de wilaya du fait de nombreux problèmes qu’ils rencontrent pour ne pas dire la situation de faillite dont ils n’ont pu se dépêtrer».
Les citoyens avaient du mal à trouver du pain hier matin comme à l’accoutumée sur les étals de marchands et chez les boulangers du fait de la grève observée par au moins une cinquantaine d’entre eux. Seules trois boulangeries ont continué à travailler pour ne pas pénaliser les institutions avec lesquelles elles étaient liées par contrat et pour honorer leurs engagements.
La grande majorité des familles s’est rabattue sur la farine pour cuire du pain fait maison mais la situation reste préoccupante et pour les uns et pour les autres. M. Meslem Kadda évoque la possibilité pour les boulangers de s’organiser dans une autre entité à même de mieux défendre leurs intérêts. Notre interlocuteur, qui dit avoir tenu une séance, sans solutions palpables, au niveau du cabinet du wali, parle d’une «baguette de pain à 11,75 dinars du fait que son prix de revient réel étant de 9,80 dinars».
L’expérience a été faite devant des experts car, renchérit-il, «le pain ce n’est pas uniquement de la farine subventionnée mais d’autres frais dont ces factures exorbitantes de la Sonelgaz qui ne nous indexent plus comme auparavant au tarif E-26». Et d’ajouter que «ses pairs font face à une sorte de harcèlement à nul autre pareil puisque des procès-verbaux d’infractions sont constamment établis contre nous avant d’être traînés devant les tribunaux qui nous condamnent souvent à payer de fortes amendes». Il y a aussi, dit-il, le problème de la main-d’œuvre. Pour Meslem Kadda, qui fait partie de la cellule de l’Ouest mise en place par l’organisation, «il ne s’agit pas d’une grève mais d’une journée sans pain pour faire prendre conscience aux uns et aux autres le poids de cette corporation dans la société».
Bien qu’attachés au dialogue, «nous n’avons rien vu venir», conclut-il. A Tissemsilt, l’avis de grève lancé en direction des boulangers n’a pas été totalement suivi à travers la wilaya où l’on dénombre 109 inscrits au registre du commerce, selon le chiffre avancé par Mlle Hadjira Mahmoudi, inspectrice principale au niveau de la direction du commerce. Selon la même source, seulement 48 boulangers sont opérationnels à travers la wilaya. Pour cette journée sans pain qui a fait le bonheur des vendeurs de galettes et a permis à de nombreuses femmes de replonger dans l’odeur de la pâte, la grève est suivie à 4I% puisque cet arrêt est constaté uniquement au niveau du chef-lieu de la wilaya.
Fawzi Amellal
© El Watan
3 mai 2013
EL WATAN, Fawzi Amellal.