L’information a été confirmée par des responsables de la compagnie canadienne, rapportent, ce lundi, des médias canadiens.
En effet, selon la porte-parole de SNC-Lavalin, Leslie Quinton, la police algérienne a perquisitionné dans les locaux de la multinationale, le 27 mai dernier, et que les responsables du groupe ont «collaboré avec les autorités algériennes, lors de leurs investigations». Leslie Quinton a également affirmé que le groupe SNC-Lavalin se «tenait à la disposition des autorités algériennes dans leurs investigations, promettant de les aider à trouver toute information qui pourrait être pertinente, afin de résoudre le dossier le plus rapidement possible», sans donner plus de détails. Selon des informations recoupées, l’édifice abritant le siége de SNC- Lavalin, à Alger, a «été bouclé pendant plus de huit heures, et aucun employé n’a eu le droit de quitter les lieux pendant l’opération». Des serveurs informatiques et des ordinateurs auraient également été saisis, selon les mêmes sources.
Les autorités algériennes ont même demandé aux responsables de SNC-Lavalin de fermer le siège social du groupe à Alger «pour se limiter à un simple bureau de liaison», une information que la porte-parole du groupe canadien s’est refusée de commenter. La compagnie canadienne, qui exerce dans plusieurs domaines, est soupçonnée d’avoir versé des pots de vins’ à des responsables algériens, en contrepartie de marchés publics. Les enquêteurs en Suisse et en Italie se penchent sur des allégations de corruption, impliquant SNC et d’autres entreprises en Algérie. Au cœur de ce scandale figurent plusieurs sociétés de services pétroliers et gaziers, y compris SNC-Lavalin, qui a embauché un consultant algérien nommé Farid Bedjaoui, et qui aurait agi comme intermédiaire pour transférer quelque 200 millions de dollars en pots de vins versés à des dirigeants algériens pour aider leurs entreprises à décrocher des contrats publics avec Sonatrach et d’autres entreprises du pays. SNC-Lavalin, cependant, a nié qu’il «a une relation directe avec M. Bedjaoui», affirmant avoir «seulement externalisé’ certains contrats au profit de sociétés sous-traitantes dans lesquelles M. Bedjaoui était actionnaire». La Banque mondiale a empêché SNC et quelque 100 filiales de soumissionner sur des projets de développement de la Banque au cours des 10 prochaines années. En mars dernier, des médias ont rapporté que les enquêteurs algériens de police se penchent sur un contrat spécifique que SNC a remporté, en 2005, à savoir la construction de la centrale Hadjret Ennous’, près d’Alger. Le contrat le plus récent de SNC-Lavalin, d’un montant de 1,2 milliard de dollars, concerne la construction d’une usine de traitement du gaz naturel, au Sahara, en partenariat avec Sonatrach.
En tout, le groupe canadien a remporté un total de chiffre d’affaires de plus de 6 milliards de dollars, en Algérie, durant les 10 dernières années. La semaine dernière, la société canadienne a annoncé qu’elle offrirait une amnistie à tous ses employés qui désirent contribuer à l’enquête en cours, dans le but de «mener sa propre enquête interne approfondie», selon des responsables de la multinationale canadienne.
15 juin 2013
El -HOUARI Dilmi, National, Quotidien D-Oran (Le )