Intervenant en pleine saison estivale et à l’approche du mois sacré de Ramadan, la rencontre de sensibilisation aux intoxications alimentaires, tenue samedi dernier à l’Office des établissements des jeunes de Tiaret, a suscité d’intenses débats.
En dépit de l’absence de statistiques fiables, les intoxications alimentaires restent le fléau le plus répandu en été. Ce constat s’explique, selon les intervenants, par la forte demande que connaissent certains produits en cette période dite de grande consommation, notamment les glaces, la pâtisserie, les boissons, le lait et ses dérivés. Tous les présents à cette journée, initiée par l’Association de wilaya pour la défense et la promotion du consommateur (ADPC), ont décrié le manque de rigueur dans les opérations de contrôle, limitées, selon eux, à des sorties occasionnelles. Ils ont également insisté sur le rôle du citoyen lui-même, appelé à s’impliquer davantage dans le processus de lutte contre les éventuelles fraudes et autres pratiques commerciales illégales. La non-conformité des conditions de transport et de conservation des produits, le manque d’action de proximité envers le consommateur, le commerce informel, la démission de certains services concernés sont les autres facteurs favorisant les intoxications alimentaires, devait répliquer un intervenant. En revanche, les propositions faites à cette occasion consistaient dans leur globalité à prioriser le volet préventif avec des actions continues devant cibler l’ensemble des couches de la société et plus particulièrement les populations rurales. De son côté, une vétérinaire n’y est pas allée avec le dos de la cuillère pour signaler certaines pratiques lorsqu’elle dénonça avec courage l’utilisation des hormones que l’Etat importait il y a deux ans pour la fertilité des vaches, sachant que ces dernières, pourtant interdites en Europe dira-t-elle, comportaient des matières cancérigènes. Un autre intervenant a, quant à lui, appelé à la délocalisation de certains métiers polluants exercés en milieu urbain, allusion faite aux tôliers dont les diluants utilisés sont déconseillés pour la santé publique. Idem pour un autre président d’association qui n’a pas hésité à faire le lien entre les produits consommés et la prolifération des maladies à Tiaret tels le cancer et le diabète, dont les cas sont inquiétants, a-t-il estimé. Par ailleurs, une communication sur les toxi-infections alimentaires collectives a permis de démontrer que la majorité des cas sont enregistrés dans la restauration collective avec 60%, dont 28% en milieu scolaire, suivie des différentes fêtes avec 40%. Ces intoxications à déclaration obligatoire affectent généralement les enfants et les personnes âgées, a précisé le conférencier ajoutant que sur les 11% des cas d’hospitalisation, le taux de décès est de l’ordre de 0,1 %. Cette journée, qui s’inscrit au titre du programme de la caravane de sensibilisation sur le thème, a trouvé des échos favorables auprès de l’assistance tant les débats étaient aussi transparents qu’enrichissants.
Mourad Benameur
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2013/06/17/article.php?sid=150220&cid=4
23 juin 2013
Benameur Mourad, SANTE, SOIR D-ALGERIE (LE )