En effet, dans une déclaration à la presse en marge de la clôture de la session de printemps de l’Assemblée populaire nationale (APN), le Premier ministre a affirmé que «tous les exclus pourront refaire l’année». Pour rappel, des cas de tricherie avaient été enregistrés dans certains centres d’examen du baccalauréat en philosophie (filière lettres et philosophie), des candidats ayant provoqué des troubles prétendant que les sujets de philosophie ne figuraient pas dans le programme enseigné durant l’année scolaire. Toutefois, le directeur de l’Office national des examens et concours (ONEC) avait affirmé que «les sujets étaient puisés dans le programme et correspondaient au seuil national fixé par les enseignants». De son coté, le ministère de l’Education nationale avait entamé récemment la réception des recours introduits par les élèves exclus pour tricherie au baccalauréat. Les recours introduits par les élèves, parmi les 3.180 sanctionnés dans six wilayas du pays pour tricherie aux épreuves du baccalauréat, continuaient de tomber, depuis deux jours, sur les bureaux du ministère de l’Education nationale. Une fraude qualifiée de «massive» a eu lieu lors de l’épreuve de philosophie, dans 163 salles d’examen sur un total de 31.252. En réponse aux protestations parfois à la limite de la violence des recalés accompagnés, pour certains, de leurs parents, les directions locales de l’éducation leur ont conseillé de déposer des recours individuels au niveau de la tutelle pour qu’ils soient étudiés au cas par cas. A la publication des résultats du bac, des centaines de candidats exclus ont manifesté dans des wilayas du pays comme Oran, Alger, Constantine ou encore Aïn-Temouchent pour dénoncer la décision prise à leur encontre. La mention «a triché» étant apposée devant leur nom, ils risquaient d’être interdits d’examen du bac pendant dix ans pour les candidats libres et de trois à cinq ans pour les élèves scolarisés, jusqu’à l’intervention salutaire de Sellal qui leur donne, ainsi, la possibilité de refaire l’année. Mercredi dernier, le chef de cabinet au ministère de l’Education nationale, Abdelmadjid Hadouas, avait rassuré les candidats et leurs familles en expliquant que ces recours «seront examinés avec toute la probité voulue». Plusieurs syndicats de la famille de l’éducation ont dénoncé les cas de fraude massive dans certains centres, exigeant l’installation d’une commission d’enquête et des sanctions sévères contre les tricheurs avérés. Meziane Meriane, le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), avait dénoncé une «fraude généralisée dans certains centres d’examen du bac, sans toutefois entamer la crédibilité de cette épreuve». Le directeur de l’ONEC, Ali Salhi, a indiqué qu’aucune sanction n’a été prise à l’encontre des surveillants au bac en absence de preuve de leur complicité supposée. Pour Abdelmadjid Hedouas, la loi est claire. «Si nous avions des preuves sur la complicité des enseignants dans cette affaire, ils seront sanctionnés. Mais pour l’instant, il n’y a rien qui prouve cela», dira-t-il.
Quant au coordinateur du Snapest, il dénoncera l’usage de la violence des candidats dans certains cas, affirmant qu’«il y a eu usage d’armes blanches pour intimider les enseignants qui surveillaient au bac».
Le taux de réussite au bac 2013 a atteint 44,78%, en régression de 14% par rapport à la cuvée 2012.
Pour sa part, le ministre de l’Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, a écarté hier l’idée «d’organiser une deuxième session du baccalauréat» pour permettre aux candidats exclus de la session juin 2013 pour fraude de repasser l’examen. «Il n’y aura pas une deuxième session du baccalauréat 2013″, a affirmé le ministre dans une déclaration à la presse en marge de la clôture des travaux de la session de printemps de l’APN.
7 juillet 2013
El -HOUARI Dilmi, ENSEIGNEMENT, National, Quotidien D-Oran (Le )