En effet, Cheikh Barbara a exhorté les hadjis’ âgés et malades chroniques à reporter leur voyage à La Mecque face au virus du coronavirus, qui inquiète les autorités du royaume wahhabite, en pleine saison du petit pèlerinage, coïncidant avec le mois de ramadhan.
Les agences de voyages ont également été instruites pour le respect de ces consignes, visant à « protéger la santé des pèlerins algériens », a encore indiqué le DG de l’Office du Hadj et de la Omra.
«Le maximum de précautions sera pris avec les Algériens désireux se rendre en Arabie Saoudite pendant ce mois de ramadhan, même si ne pas faire le voyage, au moins durant les prochaines semaines, reste la meilleure solution pour nos compatriotes qui veulent protéger leur santé contre le risque mortel du virus du coronavirus » a expliqué Cheikh Barbara, ajoutant que « toutes les agences de voyages qui ne respecteront pas ces consigne seront sanctionnées ».
Concernant la saison du petit pèlerinage, coïncidant avec le mois de piété, le DG de l’Office du Hadj et de la Omra a indique que 174.000 Algériens étaient déjà inscrits jusqu’au 15 de ce mois, avec une tendance à la hausse qui devrait atteindre le chiffre record de 240.000 pèlerins vers la fin du ramadhan.
De son côté, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a lancé un appel, à l’adresse des pays membres de l’OCI, les exhortant à apporter leur soutien au gouvernement saoudien, qui souhaite réduire le nombre des pèlerins pour le Hadj’ (prévu en octobre) de plus de 20% pour les pays étrangers et 50% pour les nationaux. Dans un communiqué, rendu public par l’OCI, il est fait état du soutien de l’organisation aux autorités du royaume wahhabite, engagé dans de grands travaux des Lieux Saints de l’Islam, expliquant que la réduction du nombre de pèlerins était une «mesure temporaire».
«LE HADJ NE SERA PAS ANNULE CETTE SAISON»
Mais le coronavirus, ce virus qui a fait, jusqu’à présent, 38 morts en Arabie saoudite, ne semble pas décourager les milliers d’Algériens qui veulent aller aux Lieux Saints pour accomplir le 5ème pilier de l’Islam.
Le directeur général de l’Office du Hadj et de la Omra, Cheikh Barbara, avait indiqué, en mai dernier, que le Hadj’ « ne sera pas annulé cette saison ; certes, les autorités saoudiennes ont baissé le quota de l’Algérie, ainsi que d’autres pays, mais on n’annulera pas l’accomplissement du Hadj’ et de la Omra’.» avait-il affirmé. Selon lui, la thèse avancée par l’Arabie Saoudite pour argumenter la baisse du quota est valable. «Les travaux de construction de la Grande Mosquée sont la seule raison qui a poussé les Saoudiens à diminuer le quota», a-t-il soutenu. Il a, en outre, nié que le «syndrome» du coronavirus, qui est à l’origine de plusieurs décès dans ce pays, en soit la cause. «Ce n’est pas à cause du coronavirus», a-t-il expliqué.
Les travaux de construction de la Grande Mosquée ont débuté depuis des années, mais c’est la première fois de l’histoire du Hadj’ que le nombre des pèlerins est réduit. L’Algérie, premier pays à avoir préparé cette saison de pèlerinage, et s’être déplacée sur les lieux, ne sera pas épargnée par cette limitation de quota. Cheikh Barbara a, par ailleurs, expliqué que «tous ceux tirés au sort effectueront le Hadj’ et la Omra’», ajoutant qu’ «il n’y pas de dispositions sanitaires particulières». Le dossier du futur hadji’ comporte un carnet de vaccination obligatoire pour la demande de visa, déposée aux services consulaires de l’ambassade d’Arabie Saoudite. «Si on enregistre une contamination, les dispositions nécessaires seront prises», a-t-il encore indiqué.
Certaines personnes, désireuses de se rendre sur la tombe du prophète Mohamed (QSSL), ne semblent pas craindre une probable contamination. «Mourir en Terre Sainte serait le plus grand cadeau de Dieu», estiment d’autres, convaincus de leur «cause». Chaque pays musulman a, en principe, droit à un quota de 1.000 pèlerins pour un million d’habitants. Le 17 juin, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait indiqué avoir enregistré 64 cas de MERS (Middle East Respiratory Syndrome) dans le monde depuis le 1er cas observé en Arabie Saoudite, en avril 2012, dont 38 sont décédés, soit une mortalité de 59%. Ce virus appartient à la même famille que celui responsable du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) qui avait fait près de 800 morts dans le monde, en 2003. Outre l’Arabie Saoudite où la plupart des infections se concentrent, des cas isolés ont été observés en Grande-Bretagne, en Italie, en Tunisie et en France.
16 juillet 2013
National, Quotidien D-Oran (Le )