En effet, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a saisi l’opportunité de la baisse des prix sur le marché international pour effectuer des achats de blé tendre et d’orge « afin de renforcer le stock stratégique du pays en céréales », a indiqué le directeur général de l’Office M. Mohammed Belarbi. « Nous avons saisi l’occasion de la baisse des prix des céréales sur le marché international pour acheter de l’orge et du blé tendre », a encore expliqué M. Med Belarbi, cité par l’APS, sans donner ni détails ni chiffres précis sur les quantités achetées. L’embarcation de ces achats, qui devraient couvrir les besoins du pays jusqu’à la mi-janvier 2014, « se fera entre octobre et novembre prochains », a-t-il ajouté. Les prix des céréales sont en net repli actuellement par rapport à l’an dernier, incitant les pays importateurs à effectuer des appels d’offres, selon les experts du marché céréalier. Sur l’Euronext, le marché européen des céréales, les prix étaient en baisse ces derniers jours. Cette baisse est due principalement aux prévisions à la hausse de la production céréalière mondiale qui devrait s’établir à 2,479 milliards de tonnes en 2013, en hausse de 7% par rapport à l’an dernier, selon le dernier rapport de la FAO. L’organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a estimé la production mondiale de blé pour cette année à 704 millions de tonnes, soit une hausse de 6,8% qui compense largement la réduction de l’année précédente, et représente le plus haut niveau jamais atteint. Il est à noter que la facture des importations algériennes de blé a augmenté de 8,48% durant les cinq premiers mois de l’année en cours à 913,34 millions de dollars contre 841,88 millions de dollars à la même période en 2012, selon le Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) relevant des Douanes. En volume, les importations de blé tendre et dur ont atteint 2,451 millions de tonnes les cinq premiers mois de 2013, contre 2,586 millions de tonnes à la même période de 2012, soit une baisse de 5,22%. L’Algérie a importé, durant cette période de référence, 1,942 million de tonnes de blé tendre contre 1,918 million de tonnes à la même période en 2012. Les importations de blé dur étaient de 501.737 tonnes durant les cinq premiers mois de 2013, contre 668.352 tonnes durant la même période de l’année précédente.
«L’ALGERIE, UN PAYS IMPORTATEUR NET DE BLÉ»
L’été dernier, Oxford Business Group avait mis la lumière dans son rapport annuel concernant l’Algérie sur la politique de constitution de stocks de céréales en vue de se prémunir des périodes de vaches maigres.
Un certain nombre de mesures ont été effectivement prises par l’Algérie afin « d’améliorer les capacités de production céréalière du pays et ainsi répondre à la demande nationale en blé et réduire la facture des importations alimentaires ; toutefois, la situation actuelle du marché marqué par une production en baisse en Afrique du Nord et des prix mondiaux instables, a renforcé la dépendance du pays face à l’importation de blé sur le court terme », estiment les experts du cabinet britannique de l’expertise économique et financière. La production du pays varie entre 2 millions et 6 millions de tonnes, en fonction de la pluviosité. Le pays va « rester dépendant des importations sur le moyen terme pour pouvoir répondre à une demande nationale en céréales estimée à environ 7 millions de tonnes par an », écrit Oxford Business Group. La demande en blé meunier est estimée à elle seule à 450 000 tonnes par mois. Les experts du cabinet britannique concluent que la culture céréalière algérienne a été limitée depuis toujours par une pluviosité irrégulière et un système d’irrigation peu développé. « Si le pays va rester un importateur net de céréales sur le moyen terme, le gouvernement cherche à augmenter la production locale au moyen de programmes de mécanisation et d’irrigation ».
20 juillet 2013
El -HOUARI Dilmi, Quotidien D-Oran (Le )