«Notre stratégie, a expliqué le membre gouvernement, consiste à ouvrir des spécialités et de nouvelles filières en relation directe avec la demande des entreprises économiques et les besoins de l’économie nationale d’une manière plus globale», a-t-il déclaré. Interrogé sur le net déphasage entre la carte nationale de formation et les besoins réels en emplois qualifiés de l’économie nationale, M. Med Mebarki a expliqué que des «efforts d’adaptation sont justement menés pour arriver à une meilleure adéquation entre les formations dispensées dans les instituts et centres de formation professionnelle et les besoins nouveaux imposés par la machine économique qui tourne à plein régime». L’autre axe important de la stratégie du gouvernement est justement «d’inscrire la formation professionnelle dans une dynamique permanente de façon à pouvoir répondre à tout moment aux besoins effectifs de l’économie nationale», a encore souligné le membre du gouvernement.
Abordant la question de la forte demande en emplois exprimée par certaines régions du Sud et du Grand Sud, le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels a expliqué que la «nomenclature des spécialités dispensées dans nos centres date de 2007, ce qui nous a amené à adopter une nouvelle nomenclature, entrée en vigueur en janvier dernier, et adaptée justement aux spécificités de certaines régions du pays, à commencer par les wilayas du Sud et du Grand Sud», a-t-il déclaré. Estimant que la nouvelle politique de formation professionnelle doit «impérativement accompagner les grands chantiers de développement, comme l’habitat, l’agriculture ou encore l’industrie, et les doter en ressources humaines adaptées à leurs besoins», Med Mebarki a reconnu au passage «l’échec de la formation professionnelle, son inadéquation avec la réalité du terrain et le manque flagrant en ouvriers qualifiés pour un pays en plein développement».
Au sujet de la circulaire du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, relative à l’emploi des jeunes dans le sud du pays, le membre du gouvernement a expliqué que cette circulaire «vise à améliorer l’emploi en direction des jeunes chômeurs, avec pour souci premier d’améliorer les qualifications de cette main-d’œuvre potentielle en fonction des besoins des entreprises installées au Sud et à accorder la priorité pour l’accès à l’emploi aux jeunes issus de ces régions et qui sont porteurs de formations qualifiantes», a-t-il déclaré sur les ondes de la Chaîne III. Concernant les besoins en emplois qualifiés du secteur des hydrocarbures, Med Mebarki a indiqué qu’une «nouvelle carte de formation a été adoptée pour répondre aux besoins de ces entreprises, et c’est d’ailleurs pour cette même raison que nous avons reporté la clôture des inscriptions pour les nouveaux stagiaires jusqu’à la fin mars».
DES LYCEES AGRICOLES POUR LA RENTREE PROCHAINE
D’autres mesures de facilitation comme l’adaptation des programmes et des contenus pour les nouvelles spécialités, la dérogation à la limite d’âge pour les nouveaux stagiaires, qui a été augmentée de 25 à 30 ans, l’accès à la formation pour certaines filières littéraires aux formations de technicien supérieur et le renforcement des effectifs en mode apprentissage au lieu du mode résidentiel sont les autres axes stratégiques de la circulaire du PM visant à absorber la forte demande en emploi des jeunes des régions du sud du pays, a souligné Med Mebarki. «L’autre axe nodal de notre stratégie a consisté en la signature de conventions avec des secteurs-clés de l’économie nationale, comme l’agriculture, l’industrie, le tourisme ou encore l’artisanat pour justement mettre en relation les besoins en emplois des régions du Sud avec les formations dispensées dans nos centres», a-t-il ajouté. A propos justement de la formation selon le mode de l’apprentissage, le ministre a expliqué que Sonatrach et ses filiales «se sont engagées à former sur leurs sites des jeunes chômeurs du Sud et du Grand Sud, avec la promesse ferme de les embaucher à l’issue de leur formation», a-t-il déclaré, ajoutant que plus de 40.000 jeunes chômeurs, issus des wilayas du Sud, sont déjà recensés pour être formés dans des spécialités comme TS en puits, instrumentation, sécurité-environnement, soudure, chaudronnerie, etc. L’autre nouveauté consiste à «initier des formations en agriculture saharienne, avec la perspective de créer des lycées agricoles d’ici la rentrée prochaine sur instruction du Premier ministre», a révélé Med Mebarki, ajoutant qu’un travail de requalification des diplômes de la formation professionnelle et leur adaptation aux standards internationaux «est en train de se faire pour être achevé avant la rentée du mois d’octobre prochain».
La revalorisation du bac professionnel, la création de passerelles entre l’Education nationale, la Formation professionnelle et l’Enseignement supérieur et l’amélioration de la qualité des formateurs «figurent également en bonne place dans la stratégie du ministère que j’ai la charge de diriger», a conclu Med Mebarki.
21 juillet 2013
El -HOUARI Dilmi, National, Quotidien D-Oran (Le )