Une amende d’une valeur d’un million de DA a été également prononcée contre Gharbia qui a été reconnu coupable de toutes les accusations retenues contre lui. Dans la même affaire, le tribunal criminel d’Alger a aussi condamné le Malien Youcef Ben Mohamed à sept ans de réclusion criminelle après l’avoir disculpé du chef d’accusation de rapt contre les 15 touristes étrangers. La peine capitale et la réclusion criminelle à perpétuité ont été requises par le procureur général près le tribunal criminel d’Alger contre les deux accusés dans l’affaire de l’enlèvement de quinze touristes étrangers dans le Sahara algérien en 2003.
Le parquet a requis la peine capitale contre Gharbia Amar et la réclusion à perpétuité contre le Malien Youcef Ben Mohamed, tous deux impliqués dans l’enlèvement des touristes étrangers sous les ordres de Amari Saïfi, alias Abderrezak El-Para. Qualifiant le rapt des touristes de «très dangereux», le représentant du ministère public a considéré que de tels actes «portent atteinte à l’intérêt sécuritaire et économique du pays» et estimé que les «opérations sanguinaires» commises depuis 1996 par le groupe terroriste impliqué dans cette l’affaire sont «innombrables». «Ils ont massacré des citoyens, des militaires et des gardes-frontières dont le seul tort était d’être au mauvais endroit, au mauvais moment», a-t-il accusé lors de la plaidoirie. Le rapt des quinze touristes étrangers, dont dix de nationalité allemande, avait eu lieu en février 2003 dans le Sahara algérien, près des frontières avec le Mali.
En plus de l’accusation de rapt de touristes étrangers, les deux mis en cause répondaient aussi des chefs d’inculpation de «trafic et importation d’armes prohibées». Gharbia Amar, 39 ans,
Algérien, et Youcef Ben Mohamed, 25 ans, de nationalité malienne, avaient été arrêtés en 2004 par les forces de sécurité tchadiennes qui les avaient remis en 2010 aux autorités algériennes. Les deux accusés, selon l’arrêt de renvoi, ont reconnu au cours de l’enquête préliminaire avoir participé à plusieurs opérations terroristes, notamment trafic d’armes et assassinats, depuis leur adhésion au groupe terroriste appelé «Groupe salafiste pour la prédication et le combat» (GSPC).
Selon les mêmes sources, Gharbia Amar a reconnu sa participation à l’accrochage qui avait eu lieu au Tchad, vers la fin de l’année 2003, entre le groupe d’»El-Para» et les forces tchadiennes, au cours duquel il avait été fait prisonnier. L’accusé malien, Youcef Ben Mohamed, avait été, quant à lui, recruté dans le groupe terroriste sévissant au Sahara par «El-Para», lui-même, qui l’avait chargé du trafic d’armes avec le Tchad jusqu’à son arrestation par les services de sécurité.
EL-PARA A PARTICIPE A L’OPERATION
Amar Gharbia a confirmé hier que Abderrezak El-Para avait participé en personne à l’opération et qu’il s’était rendu avec le groupe au Tchad pour demander la rançon. Lors de son procès qui a débuté mardi devant le tribunal criminel d’Alger, l’accusé a nié avoir joué un rôle dans le rapt tout en reconnaissant sa présence, ajoutant que Abderrezak El-Para avait participé en personne à cette opération. Il avait déjà reconnu tous les faits lors de l’enquête dont sa participation depuis 1996 à plusieurs opérations terroristes sanglantes dans plusieurs régions du pays dont celle de Tamanrasset en 1997 où six travailleurs de Sonatrach avaient été
assassinés pour s’accaparer de leurs véhicules qui ont été vendus au Niger. Il a reconnu, par ailleurs, sa participation à une embuscade tendue contre des touristes suisses entre In Salah et
Tamanrasset pour s’emparer de leur véhicule qui sera revendu au Niger. Il a également reconnu la responsabilité de son groupe dans plusieurs assassinats de citoyens et de nomades pour s’emparer de leurs armes et de leur bétail et dans d’autres attentats meurtriers contre les forces de l’Armée nationale populaire (ANP).
26 juillet 2013
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