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RÉTROSPECTIVE SUR UNE CRISE QUI TRAÎNE EN LONGUEUR Comment le FLN en est-il arrivé là?

Mais ce sont les listes électorales pour les élections législatives du 10 mai 2012 qui précipiteront davantage la chute du fils de Sougueur (Tiaret) dont l’ambition dépasse l’envergure.

Mardi 13 Aout 2013

Par Karim AIMEUR

Abdelaziz Belkhadem - Abderrahmane Belayat - Abdelkrim Abada
Abdelaziz Belkhadem – Abderrahmane Belayat – Abdelkrim Abada

Le feuilleton de la crise continue et promet beaucoup d’autres surprises surtout à l’approche de la présidentielle.

Le parti du Front de libération nationale (FLN) traverse une crise d’une gravité extrême. Sans secrétaire général depuis le 31 janvier 2013, le parti navigue à vue. D’un épisode à un autre, la crise ressemble à un feuilleton politique qui tient en haleine les téléspectateurs avec le suspense qui rythme les différentes scènes. Difficile d’imaginer la fin de la série. Trônant sur la majorité des assemblées élues (APC, APW et APN), le FLN contrôle aussi la majorité des institutions de la République dont huit ministères dans le gouvernement. Mais à quelques mois de la prochaine présidentielle, le FLN est arrivé à l’épisode où la boussole est perdue et la division est consommée. Du sommet à la base, (kasma, mouhafadhas, comité central et même le groupe parlementaire), toutes les instances du parti sont déchirées par des luttes d’intérêt (politique, idéologique, économique, organique et financier). La dernière instance qui a résisté au vent de la discorde en maintenant une certaine cohésion, le bureau politique, a fini par éclater.

Belkhadem résiste mais…
Aujourd’hui, le coordinateur de cette instance, Abderrahmane Belayat, chargé de gérer les affaires courantes jusqu’à l’élection d’un nouveau secrétaire général, est accusé d’avoir dépassé ses prérogatives. Il y a quelques jours, l’ex-chef du groupe parlementaire, le député de Batna, Tahar Khaoua, a accusé M.Belayat de travailler sous les orientations de parties extérieures au FLN, au service d’un agenda bien déterminé. Lequel? M.Khaoua soupçonne que le coordinateur du bureau politique veuille pourchasser tous les pro-Bouteflika des postes de responsabilité. A M. Belayat est reproché également l’intention de s’accaparer la direction du parti en prenant des décisions unilatérales et de vouloir préserver son poste de coordinateur et entraver la tenue d’une session du comité central. C’est à peu près les mêmes accusations qui ont poursuivi l’ex-secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, jusqu’à sa destitution.
La crise ou plutôt la dernière crise de l’ex-parti unique a commencé au lendemain du 9e congrès tenu le mois de mars 2010 et qui a consacré Abdelaziz Belkhadem secrétaire général pour un 2e mandat. M.Belkhadem qui est venu à la tête du FLN, en 2004, suite à un mouvement de redressement ne pouvait espérer autre chose que de partir de la même manière et pour la même raison.
Au lendemain de ce congrès de 2010, l’opposition à Abdelaziz Belkhadem commençait à se faire jour, avec la création du mouvement de redressement et de l’authenticité (MRA). Au début inaudible, ce mouvement a gagné en audience et en sympathie à partir du début de l’année 2011, lorsque les membres du comité central et des militants commencèrent à constater les dérives de M.Belkhadem et de la direction nationale du parti.
Installés dans une luxueuse villa à Draria, les membres du MRA multiplièrent les activités et créèrent des structures parallèles au niveau de la base. Mais la direction nationale a refusé de prendre au sérieux ce mouvement, ignorant ses revendications qui étaient limitées au début à la sauvegarde de la ligne politique du FLN.
Pour M.Belkhadem, comme pour les redresseurs, les choses sérieuses n’ont commencé qu’en octobre 2011. Le 13 de ce mois, le mouvement de redressement a organisé une grandiose conférence nationale à la salle des fêtes Les Crêtes de Draria (Alger). Cette rencontre s’est déroulée sous haute surveillance sécuritaire et même des forces anti-émeute y ont été mobilisées.
Le fils de Belkhadem lui-même était présent sur les lieux pour tenter de perturber la rencontre. Il en a été empêché par les forces de l’ordre. Pour la première fois depuis sa naissance, une activité des redresseurs est couverte par la télévision nationale. Ce qui a été interprété comme un signe de lâchage de Belkhadem par les décideurs.
La véritable épreuve de force vient alors de commencer. Et les jours de Belkhadem commencent à être comptés.

Le jour fatidique
Le mouvement gagne même en crédibilité en s’attaquant à la corruption et en dénonçant les milliardaires ramenés par Belkhadem et désignés pour occuper des postes clés comme celui de chef de groupe parlementaire et de vice-président de l’APN. Mais ce sont les listes électorales pour les élections législatives du 10 mai 2012 qui précipiteront davantage la chute du fils de Sougueur (Tiaret) dont l’ambition dépasse l’envergure. Accusé d’avoir islamisé les listes du FLN, Abdelaziz Belkhadem retourne contre lui une bonne partie des membres du comité central, instance souveraine entre deux congrès. Y compris ses plus proches collaborateurs. La destitution de Belkhadem est désormais fortement réclamée et son autorité de plus en plus contestée. Le 9 avril 2012, près de 200 membres du comité central, réunis au siège du parti à Hydra, lui ont retiré symboliquement la confiance ainsi qu’aux membres du bureau politique.
Le 14 avril de la même année, au niveau de la kasma de Bourouba à El-Harrach, plus de 200 membres du comité se sont réunis à l’occasion d’une session extraordinaire informelle de leur instance pour confirmer le retrait de confiance. Ils décidèrent, en même temps, d’observer une trêve, en attendant que les législatives passent.
Surprise générale: sur 462 sièges à l’APN, le FLN en arrache 220.
Revigoré par ce score inattendu, Belkhadem croyait que la crise était finie. Or, ce n’est qu’un virage réussi accompli par un concours de circonstances. Car, la contestation est toujours de mise et gagne même en intensité malgré la défection de certains contestataires.
Les opposants à la direction nationale tiennent à la destitution de Belkhadem et demandent un vote de confiance lors de la session ordinaire du CC fixée pour les 15 et 16 juin 2012. Ce que refusera Belkhadem. Bloquée, le premier jour, la session n’a pu se tenir qu’après le recours à l’argument de la violence et de la force par les partisans de Belkhadem.
Mais la crise ne fait que s’exacerber avec l’implication implicite des ministres FLN qui ont réclamé la démission de Belkhadem.
Forcé et mis en confiance, ce dernier consent à organiser un vote pour le retrait ou le maintien de la confiance à l’occasion de la prochaine session du CC, prévue pour les 31 janvier, 1er et 2 février 2013.
Supervisée par les services de sécurité, la rencontre s’est déroulée sous haute tension. Finalement, l’urne s’est prononcée, en toute transparence, en sa défaveur.
La crise n’est pas pour autant terminée. Abderahmane Belayat a pris les commandes du parti, par intérim, en sa qualité du membre le plus âgé du bureau politique. Commence alors la recherche d’un successeur.
Abderrazak Bouhara, sénateur, était le plus indiqué pour assumer cette mission. Il faisait le consensus entre les différentes parties en conflit. Mais quelques jours plus tard, soit le 10 février 2013, Abderrazak Bouhara quitte ce monde. Déboussolé, le FLN se cherche toujours un homme qu’il n’arrive pas à trouver.
Le feuilleton continue et promet, à coup sûr, beaucoup d’autres surprises, surtout à l’approche de la présidentielle.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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