Bon nombre de bibliothèques réalisées par le biais du fonds commun des collectivités
Locales (FCCL) dans les communes de la wilaya n’activent pas rationnellement en l’absence d’un statut qui leur permettrait de bénéficier de l’aide de vrais bibliothécaires et non de bénévoles des services limités de jeunes recrutés dans le cadre du pré emploi et autres initiatives de lutte contre le chômage.
Désolante situation que celle d’un grand nombre de bibliothèques communales implantées dans les villes et villages à travers les 42 communes de la wilaya de Tiaret. En effet, lors d’une tournée dans les grands et moyens centres urbains tels : Hamadia,Aïn Dheb,Aïn kermès, Médrissa , Chehaïma, Sidi Abderrahmen , Ksar-Chellala…la rédactio d’Ouest Info s’est rapprochée de quelques intellectuels et autres étudiants pour s’enquérir du fonctionnement et de l’utilité de ces chefs-d’œuvre architecturaux réalisés à coup de millions de dinars. Le constat est triste,amer,voire inadmissible pour la société d’une grande nation dont les savants se comptent par milliers sans vouloir exagérer.
Cette situation de léthargie annuelle affecte ces institutions orphelines puisque sans statut douze mois mois sur douze .Pire, durant le mois de ramadhan qui vient de s’écouler, l’activité
était presque inexistante dans ces espaces censés constituer des centres de rayonnement culturel. Les jeunes dans ces communes ont souffert du manque d’un cadre bibliothécaire qui
puisse les orienter. Ces bibliothèques, les vraies maisons du « savoir » sont généralement et malheureusement gérées par des agents certes volontaires mais souvent d’un niveau très en dessous de la noble mission de la bibliothèque et de l’impact de la lecture publique. Elles
sont devenues, contre leur gré, un lieu de repos. Pis encore, certains présidents d’APC
ne sont même pas au courant de la gestion de ces bibliothèques et convoitent les beaux locaux pour les affecter aux services de la mairie. En effet, de nombreux intellectuels dont un secrétaire général d’une APC préférant se prononcer sous le sceau de l’anonymat, nous ont unanimement déclaré que bibliothèque devra être gérée par un cadre en bibliothéconomie, censé connaître la maitrise de la gestion matérielle des livres et du patrimoine, la création d’animation et d’activité culturelle. Malheureusement, les APC n’ont pas les postes
budgétaires destinés à cette spécialité , de plus un grand nombre de maires ne sont rarement ou peu attirés par ces activités et ce en raison de leurs modestes niveaux. En somme, la situation de ces bibliothèques est inquiétante et nécessite l’intervention des responsables
de la wilaya, car il est inadmissible de laisser ces bibliothèques livrées à elles-mêmes au moment où elles ont coûté très cher à l’état et abritent des trésors de livres et de documents très utiles susceptibles de booster la culture de citoyens, notamment des jeunes qui souffrent
dans ces communes. La prise de conscience chez les jeunes a pris de l’ampleur, notamment chez les enfants scolarisés qui sont amenés à effectuer les recherches exigées par
leurs enseignants tout au long de l’année scolaire.
S.Moumen
14 août 2013
Culture, Ouest Info, S.Moumen