A l’ère crypto-moderne de l’homo-bouftanticus, le pain ou la kahwa, en tant que «leviers» naturels de graissage des mécanismes enrayés, sont-ils devenus le chemin le plus court vers la grande bourse, pour délier ses cordons mal serrés, et s’en servir à volonté, sans se sentir forcé de laisser traîner ses «mains baladeuses» parmi la faune en voie de prolifération des chipeurs par vocation ?
Preuve affligeante de l’intrusion de l’argent sale jusqu’au dernier interstice de l’édifice de l’Etat, ce énième «scandale sans suite» du détournement du sang du pays (le pétrole), transbordé en haute mer par des pirates d’un nouveau genre. Usant d’une voix d’orfraie, même les responsables publics en Algérie reconnaissent, un cheveu sur la langue, que la corruption est partout, à tous les niveaux, pour n’épargner aucun secteur. Il suffit de se souvenir de la dernière «sortie» de la pasionaria du Parti des travailleurs, selon laquelle des sièges d’élus à Alger, la «haute juchée», se sont monnayés au «marché des dupes mal élus» contre la modique somme de dix millions de dinars. Rien que ça !
Poussant le bouchon jusqu’à faire imploser la bouteille, certains leaders de partis politiques en mal de «mauvais coups» médiatiques se sont même laissés aller à dire qu’une centaine de «députés affairistes» et de sénateurs-satrapes siègent au Parlement.
Premier casus belli du bipède face à son congénère «naturel», le loup de haute montagne, le pain, par une curieuse mutation stomacale, est devenu à l’ère du tout-mangeable, la destination «naturelle» de l’homme-tombereau. Jusqu’au jour où naquit l’homme-quignon qui, par le miracle de la rétro-révolution des «khobzistes», fera du vaccin sous-lingual son miroir de poche grossissant.
Présent contre son gré à tous les râteliers et premier argument massue pour réduire au silence les bouches… trop pleines, il est l’invité désobligé de tous les festivals des croquemitaines costumés. Première raison de vivre du bipède «panifié», l’ancêtre du flouze n’a pas le même arrière-goût pour toutes les bedaines brettelées. Selon qu’on soit un «oenologue» de pain blanc ou un goûteur de pain perdu, tout le monde ne mange pas le même pain par le même bout. Assurément, il faut bien couper toutes les «mains baladeuses», exterminer au plus vite la mauvaise engeance des pourboireux !
Question à un gros pourboire garanti: si les Algériens doivent se serrer la ceinture, que doivent encore faire ceux qui portent des bretelles suisses ??!
22 août 2013
Culture, El -HOUARI Dilmi, Quotidien D-Oran (Le )