Avec nos partenaires des différentes organisations patronales, nous « essayons d’accorder nos violons pour parler de la même voix » lors de la prochaine tripartite, surtout que « la réhabilitation de l’entreprise, la relance de l’industrie et la promotion de la production nationale reste -notre cheval de bataille » a-t-il indiqué.
A la question de savoir quelles sont les propositions réelles du patronat algérien, au-delà du constat connu de tous, le vice-président de la CIPA a déploré le manque de visibilité, dans la politique économique du gouvernement, quand on voit l’arsenal juridique mis en place pour la protection de la production nationale, mais peu suivi d’effet sur le terrain de la réalité », a expliqué l’invité de la radio. Sur plus de deux cents points sur lesquels nous nous sommes entendus avec le gouvernement, depuis 2011, à peine trente pour cent de ces points sont appliqués sur le terrain » a-t-il précisé. L’acte d’investir, toujours entravé par une bureaucratie tentaculaire et la non adaptation du dispositif législatif en matière économique, font perdre à l’entreprise beaucoup d’argent et de temps, outre qu’elle n’améliore pas de sa compétitivité, dans un environnement qui change en permanence », a encore indiqué le vice-président de la CIPA. Au sujet de la relance du partenariat public-privé, l’invité de la radio a plaidé pour une révision de la règle 51/49, appelant « à réduire la part de transfert de dividendes des entreprises étrangères, estimant qu’il s’agit, avant tout, de l’argent du contribuable algérien ». « L’encouragement de la PME-PMI, qu’elle soit publique ou privée, et la mettre en position de saine concurrence avec le partenaire étranger, reste une option stratégique si l’on veut augmenter du taux d’intégration de l’économie nationale, et la création de richesses, notamment en matière d’emplois » a martelé Abedelwahab Ziani.
Le rôle « peu efficace » des institutions bancaires et la lourdeur du dispositif fiscal ont été les autres insuffisances relevées par le vice-président de la CIPA, qui a estimé que la prochaine tripartie sera une « étape décisive dans l’évaluation de l’état de santé de la production nationale, y compris une reconsidération de la ZALE (Zone arabe de Libre échange) et de l’accord d’association avec l’UE » a-t-il dit. L’éventualité inquiétante d’un déficit de la balance des paiements, à la fin de l’année en cours, a été l’autre point sur lequel est revenu le vice-président de la CIPA, indiquant, à ce titre, que « le retour de la confiance entre l’Etat et ses différends partenaires, restait la seule garantie pour éviter un véritable siphonnage des ressources financières du pays, en cas de chute du prix des hydrocarbures ».
NE PLUS CONSOMMER MADE-IN
Décomplexer les producteurs nationaux et encourager la consommation de produits algériens et leur protection par des barrières non tarifaires a été l’autre argument leitmotiv du représentant de patronat, qui a mis en garde contre les importations, tous azimuts, de produits finis, et le risque qu’ils font peser sur la santé publique. La prédominance des TPE (Ndlr : très petiteentreprise) dans l’économie algérienne, et l’absence de champions économiques, sont expliquées, selon Abedelwahab Ziani, par le manque d’encouragement des PME-PMI et l’environnement, peu favorable, dans lequel elles évoluent. Beaucoup de PME qui travaillent à l’international ont « un mal fou à rapatrier leurs devises, en raison des barrières infranchissables mises en place par la Banque d’Algérie », a encore expliqué l’invité de la radio. Le plan d’action, fort de 94 points, que comptent soumettre les organisations patronales, lors de la prochaine tripartie, a été l’autre point nodal, largement explicité par le vice-président de la CIPA, appelant, au passage, à une réhabilitation du label algérien et la promotion de ce qu’il a appelé « le modèle économique algérien ». La nouvelle mesure consistant à investir dans le sud algérien, avec des résultats encourageants comme c’est le cas dans la wilaya de Ghardaïa, les inquiétudes liées à la baisse de la consommation, enregistrée depuis le mois de mai dernier, et le risque de voir de nombreuses entreprises mettre la clef sous le paillasson, ont été aussi évoqués par l’intervenant. Au sujet de ce dernier point, l’invité de la radio, a plaidé pour un retour au crédit à la consommation, « à condition de consommer 100% algérien, cela reste une option vivement souhaitée par les opérateurs économiques nationaux, une doléance que nous souhaitons voir le gouvernement Sellal prendre en charge, lors de la prochaine tripartite » a-t-il conclu.
10 septembre 2013
El -HOUARI Dilmi, National, Quotidien D-Oran (Le )