B. ABOUBAKR
Après une interruption ayant duré plus d’une vingtaine d’années, la waâda de Sidi Abdelkader, traditionnellement célébrée par la tribu de Beni Ouragh dont l’étendue géographique englobe une grande partie de l’Ouarsenis, au bas fond du sud-est du chef-lieu de la wilaya, est de retour cette année et avec force. Les conditions sécuritaires ayant sévi dans la région durant les dernières années ont contraint les fidèles de ce rite d’abandonner leurs us et coutumes. Mais depuis que les choses se sont beaucoup améliorées, les notables de la région se sont réunis et ont décidé de raviver les festivités de cette waâda, a souligné un adepte très heureux de participer, lui aussi, à cet événement qu’il qualifie de «culturel et social». Ainsi, tout a été fait pour la réussite de la cette fête, à commencer par la «sewuiga», un marché exceptionnel ouvert pendant une journée à Ammi Moussa, la capitale des Beni Ouraghs, pour permettre aux inconditionnels de s’approvisionner en denrées alimentaires et en moutons. «On a tout prévu et on a tout préparé pour accueillir les invités dans de bonnes conditions» a souligné M. Lagraâ, le maire de Ammi Moussa, tout heureux de cet événement. Le moment venu, soit le jeudi dernier, tout le monde était au rendez-vous et la ville tout auréolée a vécu des moments festifs où un grand public a accompagné la parade des cavaliers arborant leurs tenues vestimentaires traditionnelles et secouant, de temps à autre, l’atmosphère par des tirs de baroud suivis par les youyous des femmes. La présence des autorités a été aussi très remarquée. Evoquant l’intérêt et l’attachement de la population à ces rites, Hadj Ahmed, un sexagénaire portant un burnous du grands temps, reviendra sur les vertus de la waâda pour dire «cette opportunité revêt un cachet particulier puisqu’elle permet d’abord les retrouvailles entre les amis comme elle est souvent saisie pour régler les éventuels litiges entre les tribus ou les individus. Elle est aussi une aubaine pour rapprocher les familles puisqu’on a souvent déclaré des demandes au mariage». «En plus de cette particularité, l’opportunité permet à tous les visiteurs venus de tous les coins du pays de découvrir la région et ses traditions», a précisé un jeune cadre venu spécialement assister à cette journée. Il ajoutera en outre «la région est très connue par sa générosité et tous ses hôtes sont invités à des plats traditionnels de couscous garnis de viande de mouton et de miel d’abeilles. Durant cet évènement, c’est tout un processus commercial qui est enclenché autour de la piste des cavaliers qui s’orchestrent en groupes pour égayer les présents par des scènes de fantasia jusqu’au coucher de soleil. Après c’est la grande soirée avec les chouyoukh bédouins, à l’image de Cheikh Miloud Tiareti, qui ont animé une soirée fortement suivie et applaudie par les présents.» Ainsi ont été achevées les festivités de la waâda de Sidi Abdelkader Djillali dans l’espoir de se retrouver l’année prochaine comme annoncé par Cheikh Djillali qui dira : «Dieu merci nous nous sommes retrouvés et nous nous sommes séparés dans de bonnes conditions. Nous prions Dieu qu’il nous accorde la vie pour se retrouver, inchallah, l’année prochaine.»
16 septembre 2013
COUTUMES, Voix de l-Oranie (La )