Problème - La surcharge des classes est depuis plusieurs années à la tête des points noirs mis à l’index par nombre d’associations de parents d’élèves, de syndicats et autres professionnels de l’éducation.
Pourtant, il semblerait que les préposés aux secteurs n’approchent pas le sujet de la même manière. Mieux, le sujet n’en est même pas un puisque ces derniers considèrent que ce problème est minime, voire inexistant…
«Avec 40 élèves par classe il n’y a pas surcharge, les espaces étant conçus pour contenir 20 tables de deux places, soit 40 élèves par classe.» C’est ce que déclarait dimanche le ministre de l’Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, à l’issue d’une visite d’inspection qu’il effectuait, cette semaine, dans nombre d’établissements éducatifs à travers la wilaya de Boumerdès. Et d’ajouter : «Le taux de surcharge des classes dans les établissements éducatifs ne dépassait pas 4,5% au niveau national». «Ce nombre est ordinaire, et l’on ne parle de surcharge que si le nombre dépasse 40 élèves par classe», ajoute-t-il.
«Pourquoi alors des espaces conçus pour contenir 20 tables de deux places, soit 40 élèves par classe ? Il suffirait, si on suit ce raisonnement, de concevoir des espaces pouvant contenir 40, 50 ou pourquoi pas 100 tables», nous dit une enseignante à Alger qui a tenu à commenter la déclaration du ministre. «Autant construire alors des classes dans des hangars cela permettra d’avoir assez d’espace pour y mettre autant d’élèves que l’on veut. Et ainsi résoudre le problème de surcharge des classes définitivement», ajoute-t-elle ironiquement.
Pourtant les classes sont surchargées. Elles le sont d’autant plus que rien que pour cette rentrée 2013-2014, 14 wilayas sont touchées, selon les recoupements que nous avons pu effectuer. C’est par quarante que les élèves continuent à s’entasser dans des classes, voire davantage d’après des échos qui nous parviennent de professionnels du secteur. Certains avançant même le nombre des élèves à 70 dans certaines wilayas. «Un bilan des plus ahurissants», d’après Meziane Meriane, le coordinateur du Snapest (Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique) qui faisait état récemment de classes contenant jusqu’à 64 élèves dans certaines wilayas, comme c’est le cas d’un lycée de la commune de Sougueur, dans la wilaya de Tiaret.
Quoi qu’il en soit, 40 par classe c’est beaucoup trop. Car il n’est pas question seulement d’espace mais de qualité d’enseignement. Comment l’enseignant peut-il accorder toute l’attention nécessaire et prodiguer ses cours comme il se doit aussi bien sur le plan du contenu que celui pédagogique à un aussi grand nombre en même temps ? Etonnante, la sortie de Baba Ahmed, c’est le moins que l’on puisse dire.
L.S
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30 septembre 2013
ENSEIGNEMENT, SOIR D-ALGERIE (LE ), Sougueur