B. KACEM
Qui n’a rêvé de voir une pièce théâtrale jouée par une pléiade de jeunes talents jusque-là mis aux oubliettes et/ou victimes de la bêtise humaine? L’émergence du théâtre de jeunes des quartiers populaire de Tiaret a développé chez cette frange la capacité de communiquer avec le public et reprendre les indications de la mise en scène: décor, localisation géographique, ambiance musicale et gestuelle du personnage. Décidés à lever le voile sur le théâtre et aller dans la logique de transformer et améliorer la conscience du spectateur, la Coopérative Nawet El Masrah de Tiaret vient de mettre sur pied une pièce théâtrale contre la politique de l’oubli. Le scenario écrit par Abdi Khatir, un chef d’oeuvre déjà annoncé pour commémorer toutes les étapes de l’histoire de l’Algérie avec en sus un leitmotiv bien ancré dans la mémoire collective «pour que nul n’oublie le Chahid», est mis en scène par Mohamed Yeddou. La pièce théâtrale semble faire du beau spectacle et de l’ambiance lorsque des talents de valeurs se sont impliqués à l’image de Youcef Abdi, Slimane Djillali, Nasr Eddine Wali et Miloud Bendjazia, respectivement scénographe, musicien, technicien du son et régisseur. Dans «Pour que nul n’oublie le Chahid», l’histoire se passe dans un cimetière de chaouhada où un jeune et un vieux moudjahid sont affectés pour le gardiennage et l’entretien régulier des lieux. Au fil des années, une parfaite communion s’est installée entre le vieux et le jeune subissant une pression sociale jusqu’à l’astreindre à renier toute l’histoire du combat et les valeurs de la révolution menée contre le colonisateur. Le vieil homme persuade le jeune à renoncer à toutes ses fausses idées, façon de le remettre sur le rail, lui faire aimer son pays et le pousser à défendre les idéaux de l’une des plus grandes révolutions dans le monde. Le but de la pièce théâtrale où tous les rôles distribués depuis la conscience personnifiée en Abdelkader Dekkiche, aux acteurs Djamel Laroussi (Blad), un personnage toujours présent dans le monde du théâtre et du cinéma, Meriem Bouali, Benabdessadouk, Mohamed Kamel Zendak, Djelab Miloud, Mohamed Hocine, Benhamou Khadidja, nous révèle que la continuité est assurée. Le public est donc averti: tout se passera à la maison de la culture de Tiaret au sud de la ville. Yeddou, Laroussi, Dekiche et le chanteur Taibi Nour Eddine l’attendent les bras ouverts…
10 décembre 2013
Boudali. KACEM, HISTOIRE, Voix de l-Oranie (La )