Que faut-il retenir de la dernière édition de cette manifestation enjouée ?
Une jolie fête studieuse vient de prendre fin, la 7e édition du Festival national de la musique andalouse, Sanaâ. Edition d’exception parce que les ensembles invités à se produire et concourir ont tous été primés au cours des précédentes éditions. Huit associations, cinq jours de compétitions serrées, une émulation exceptionnelle régnait. La tension était palpable tant dans les coulisses que dans la salle où se pressaient les spectateurs partisans des jeunes artistes. Il est utile de rappeler que lors de la création de ce festival, le but essentiel était la promotion des jeunes talents ainsi que celle des associations «éloignées» de la capitale mais pratiquant la musique de l’école d’Alger, la Sanaâ. Sept années plus tard, ce but est en partie atteint puisque, pour la seconde année consécutive, l’association El Amraouia de Tizi Ouzou a remporté le trophée.
La seconde place est revenue à l’association Ibn Bajja de Mostaganem et la troisième à la Société des Beaux-arts d’Alger. Au-delà des chicanes et commentaires éventuels à propos de ce palmarès, nous retiendrons des aspects essentiels qui augurent d’un bel avenir pour cet art ancestral. La musique andalouse reste un art très pratiqué dans tous les milieux. Les jeunes talents, instrumentistes ou vocaux, se développent chaque année un peu plus. Les associations s’efforcent, non sans peine, de préparer les cheikhs et maâlmate de demain. Tout au long du concours, on aura écouté des noubas les unes plus recherchées que les autres. Preuve que de réels efforts ont été fournis, autant par les formateurs, chacun espérant trouver la poésie ou la mélodie à ressortir tel un joyau pour distinguer son association, que par les jeunes disciples rêvant déjà de devenir maîtres à leur tour. Nous ne le dirons jamais assez, si les associations n’existaient pas, la musique andalouse aurait disparu depuis longtemps. Le festival est aussi un hommage régulier qui leur est rendu. L’autre aspect saillant est que, pour la seconde année, l’association d’une ville, non seulement «hors capitale», mais surtout issue d’un milieu riche d’une culture ancestrale et diversifiée, se distingue avec autant d’aisance dans l’interprétation d’un répertoire, soulignons-le, d’installation relativement récente dans la région. C’est aussi la preuve de la grande capacité d’assimilation des jeunes esprits.
A l’instar de Tizi Ouzou, d’autres villes comptent aujourd’hui des associations notables de musique andalouse. Elles n’ont pas encore été primées au Festival, mais cela ne saurait tarder : Bordj Bou Arréridj, Sougueur, Souk-Ahras, Biskra… On y voit la formidable diffusion géographique de l’art musical algérois et son implantation dans tous les milieux. La Sanaâ accomplit son expansion doucement mais sûrement. Elle est sortie des limites de sa cité-berceau pour aller à la conquête d’autres lieux, adeptes et disciples. C’est non seulement un art musical qui voyage, mais aussi un mode de vie et des pratiques qui se généralisent. La musique andalouse, dans son ensemble, est indéniablement un art national.
Feedback andalou Regard. Festival national de musique andalouse sanaâ
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22 décembre 2013
Culture, EL WATAN, Sougueur