le 26.12.13 | 10h00
Les résultats en termes de production enregistrés durant les années 2000 ne sont que le fruit des investissements opérés au cours des années 1990.
La production d’hydrocarbures en Algérie montre des signes de reprise. C’est en ces quelques mots que le président-directeur général de Sonatrach a tenu à réagir aux inquiétudes face au déclin des exportations d’hydrocarbures, lesquelles, rappelons-le, n’ont pas manqué de toucher les excédents de la balance commerciale. Abdelhamid Zerguine a ainsi assuré, en marge d’une visite de travail sur le site devant recevoir le projet de réalisation de la nouvelle raffinerie de Tiaret, que la reprise est là. Celui-ci a précisé d’ailleurs que les résultats, présentés mardi au cours de l’assemblée générale du groupe, démontrent qu’il y a des augmentations de la production en perspective. Des propos susceptibles de rassurer après les résultats en demi-teinte enregistrés au cours des derniers exercices. Le premier responsable de la compagnie nationale des hydrocarbures explique que si la production demeure sensiblement stable, celle-ci a connu un certain déclin, notamment en ce qui concerne les opérations en association. Et d’ajouter qu’il faut comprendre que les résultats en termes de production enregistrés durant les années 2000 ne sont que le fruit des investissements opérés durant les années 90. Or, durant la décennie 2000, une ouverture du marché a été opérée laquelle a conduit à l’attribution de quelques permis à de petites sociétés n’ayant pas la surface financière nécessaire, et qui se sont évertuées à céder leurs actifs. Résultat, les investissements n’ont pas été au niveau escompté au cours de cette période, d’où le léger déclin de la production.
marché hautement compétitif
Une situation à laquelle Sonatrach semble vouloir remédier, et pousser une reprise notable de l’exploitation d’hydrocarbures. Reste que le pétrole algérien doit aujourd’hui évoluer dans un marché fortement compétitif, et voit sa marge de manœuvre réduite. A ce propos, M. Zerguine estime que si l’environnement est aujourd’hui compétitif, Sonatrach, grâce à son expérience et aux moyens dont elle dispose, réussit à se positionner sur les marchés les plus rémunérateurs, notamment en Asie. Et de préciser que la compagnie nationale des hydrocarbures n’a jamais eu d’invendus. Le PDG de Sonatrach attribue d’ailleurs la baisse des volumes des hydrocarbures exportés au double effet du déclin de la production et de la hausse de la consommation interne.
Sur un autre volet et en ce qui concerne l’activité aval, particulièrement le raffinage, il y a lieu de noter que le PDG de Sonatrach a eu à superviser le lancement des travaux de terrassement sur l’assiette devant recevoir le projet de raffinerie de Tiaret. Celle-ci devrait être installée sur 250 ha dans la localité de Sidi Abed, daïra de Sougueur.
Les travaux de terrassement devraient prendre 18 mois. Un délai rejeté par le premier responsable de la compagnie nationale des hydrocarbures, lequel a exigé une révision du planning pour le ramener à 12 ou 15 mois, afin que la raffinerie soit opérationnelle d’ici la fin 2017, ou au plus tard au premier semestre 2018. Les travaux de terrassement sont d’ailleurs pris en charge par une entreprise nationale filiale de Sonatrach, GCB. M. Zerguine a précisé que les travaux préliminaires devraient prendre entre 8 et 10 mois, cependant les travaux EPC pourraient intervenir avant la fin du Feed. L’appel d’offres pour l’EPC devrait ainsi intervenir courant 2014. La future raffinerie, qui aura une capacité de 5 millions de tonnes, devrait produire 2,7 millions de tonnes par an de gasoil : 1,4 million d’essence, 300 000 tonnes de naphte et 280 000 tonnes de GPL. Le coût estimatif du projet est de 230 milliards de dinars dont 60% en devises. Le projet de Tiaret entre dans le cadre d’un programme plus vaste prévoyant la réalisation de cinq nouvelles raffineries (Boumerdès, Biskra, Illzi et Hassi Messaoud), lequel permettra de porter les capacités nationales de raffinage de 30 millions de tonnes, aujourd’hui, à 60 millions de tonnes à l’horizon 2018. Le PDG de Sonatrach a estimé enfin que le lancement des travaux de la raffinerie représente le premier point des célébrations du cinquantenaire de la compagnie nationale des hydrocarbures, créée le 31 décembre 1963. L’occasion pour Abdelhamid Zerguine de rendre hommage aux fondateurs de l’entreprise et à l’ensemble des hommes et des femmes de Sonatrach.
28 décembre 2013
EL WATAN, raffinerie Sidi Abed