B. KACEM
«Intifadhat el kawafi» (Le soulèvement des rimes) un recueil de poésies du barde du Sersou, Bouziane Ahmed, a été présenté à Tiaret à une intelligentsia avide des rencontres culturelles et des rassemblements en masses des accrocs de la poésie populaire. Une pléiade de poètes, écrivains et critiques est venue de différents horizons, tous gens qui se délectent grandement du savoir et de toute la curiosité du verbe et de la parade de la poésie pour assister à l’événement qui s’est déroulé à la salle de conférence de l’hôtel Bouaaza, au sud de Tiaret. La salle s’est même avérée trop exiguë pour contenir le public ciblé, au demeurant déjà acquis au poète rebelle, celui qui se bat pour défendre son terroir et la richesse du melhoun contre la médiocrité rampante et le charlatanisme provocateur. «Intifadhat el kawafi» se veut un soulèvement contre la clochardisation de l’art bédouin, la marginalisation de tous les talents, la prise d’otage du patrimoine matériel et immatériel par la bêtise humaine appuyée par des indus occupants. Poètes, écrivains, chanteurs, tous venus écouter les poèmes de Bouziane Ahmed, se sont tous levés pour dire que le barde du Sersou est un nom et un personnage qui fait la fierté de l’Algérie et de Tiaret, son berceau pour ses recherches et son sens prononcé pour la poésie du terroir. Le poète Abdelghafar Abdellatif de Boussaada était le premier à clamer haut qu’«El melhoun ne saurait faire face aux rimes sans Ahmed Bouziane, ce barde qui a su régner sur la poésie populaire». Pour le chanteur du gendre chaabi, Domaz Redha, Ahmed Bouziane «c’est du baroud». «Je suis, dit-il, toujours impressionné par ces vers que j’aime bien chanter avec sa permission.» Deux autres poètes algérois et pas des moindres, Kamel Cherchar et Messaoud Taibi, se diront très émus devant «ce grand poète impressionnant et combien courageux pour affronter seul les bataillons du désordre». La soirée a été animée par des poètes tous connus dans le pays à l’image de Haithem Saad Ziane de Djelfa, Righi Chawki de Constantine, Larabi Abdelkader de Mostaganem, Ziar Amar de Saida, Derouiche Abdeldjalil de Constantine, Safsaf Zahra de Relizane et la princesse Ogab Leila de Sougueur. Bien sûr, dans cette ambiance bonne famille, Blaha Benziane s’en est sorti parfaitement et a même égalé avec des poètes, en se mettant tout de go dans le personnage du Goual qui lui sied bien. Sacré Kada!
5 janvier 2014
Boudali. KACEM, Culture, Sougueur, Tiaret, Voix de l-Oranie (La )