Ecartés de la tête de leurs partis politiques et éclipsés durant les derniers mois, Ahmed Ouyahia (RND) et Abdelaziz
Belkhadem (FLN) reviennent par la grande porte sur la scène politique nationale à la faveur du dernier remaniement ministériel et à un peu plus d’un mois seulement du scrutin présidentiel. Le premier, Ahmed Ouyahia, a été nommé par le chef de l’Etat directeur de cabinet à la présidence de la République, en remplacement de Mohamed Moulay Guendil, appelé à d’autres fonctions, alors que le second, Abdelaziz Belkhadem, auquel les membres du comité central du FLN avaient retiré leur confiance fin janvier 2013, a été nommé ministre d’Etat, conseiller spécial du président de la République.
Un poste de ministre sans portefeuille dans le gouvernement, désormais dirigé par Youcef Yousfi, ministre de l’Energie et des Mines, qui doit assurer l’intérim des fonctions du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, appelé à diriger la campagne électorale du candidat Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle du 17 avril 2014.
Fidèles au président de la République, ces deux personnalités ont occupé de hautes fonctions. Ahmed Ouyahia qui a déjà pour rappel occupé leposte de directeur de cabinet de la présidence sous Liamine Zeroual (1994-1995), a ensuite été nommé Chef de gouvernement entre 1995 et 1998.
Il a ensuite été nommé par le président Bouteflika ministre de la Justice. Durant cette même période, éclate le conflit entre l’Ethiopie et l’Erythrée. Le président Bouteflika, alors président de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), le charge de mener les négociations de résolution du conflit qui aboutissent à la signature d’un accord de cessation des hostilités à Alger en décembre 2000.
Après les législatives de 2002, il est nommé ministre d’Etat du nouveau gouvernement et représentant spécial du président. Chef de gouvernement de 2003 à 2006, il est à nouveau nommé au même poste en juin 2008, poste qui a entre temps changé d’appellation pour devenir Premier ministre, qu’il occupera jusqu’à la venue de Abdelmalek Sellal en juin 2012.
S’il a souvent partagé, à partir de l’année 2000 avec Ouyahia, les mêmes postes (représentant du président et Chef de gouvernement), Abdelaziz Belkhadem, qui a également occupé le poste de ministre des Affairesétrangères, a quant à lui passé plus de temps dans les arcanes de l’Assemblée populaire nationale où il occupa plusieurs fonctions.
De simple député de Sougueur, il devient vice-président puis président de la chambre basse du Parlement. Avec cette nouvelle nomination, il sera sûrement chargé en l’absence de Sellal de la représentation du président.
Ces deux personnalités politiques qui se sont succédé plusieurs fois, pour rappel, à la tête du gouvernement, tout comme au poste de représentant spécial du chef de l’Etat, reviennent ainsi de fort belle manière sur le devant de la scène après avoir traversé une zone de turbulences qui a affecté leurs formations politiques respectives.
La démission du premier de la tête de son parti, le RND, qui a connu un mouvement de contestation avant que les choses ne rentrent dans l’ordre à la faveur du dernier congrès et la destitution tapageuse du second dont le parti continue de vivre la crise, sont interprétées par les uns comme une éclipse préméditée pour justement mieux rebondir.
Et l’élection présidentielle est l’occasion idoine pour ces deux commis de l’Etat, terme affectionné par Ahmed Ouyahia, pour reprendre du service
Le retour aux affaires d’Ouyahia et Belkhadem Eclipsés de la scène politique, ils reviennent par la grande porte
Inscrivez vous
Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir les mises à jour par e-mail.
15 mars 2014
POLITIQUE, Sougueur, TEMPS D-ALGERIE (LE )