Réduction de la durée du service national Le gouvernement au secours du président-candidat

le 12.04.14 | 10h00

Les promoteurs du 4e mandat continuent leur entreprise tendant à court-circuiter les propositions des concurrents de leur candidat.

Tiaret et M’sila.
De notre envoyé spécial
A court d’arguments pour défendre l’option de reconduction de Abdelaziz Bouteflika à la tête de l’Etat, ils puisent des idées dans les programmes des concurrents dans cette course à la Présidence. Après avoir repris à son compte l’idée de l’édification de «la deuxième République» défendue par des partis d’opposition, le directeur de campagne de Abdelaziz Bouteflika, Abdelmalek Sellal, chasse cette fois-ci sur le terrain de Ali Benflis et Abdelaziz Belaïd.
En déplacement, ce week-end, dans les wilayas de Tiaret et M’sila, Abdelmalek Sellal annonce la décision du gouvernement d’initier un projet de loi pour réduire la durée du service national. «Je viens d’apprendre que le gouvernement a décidé aujourd’hui (jeudi dernier, ndlr) d’élaborer, sur instruction du président Bouteflika, un projet de loi pour réduire la durée du service national de 18 à 12 mois. Et cette année de service national sera intégrée dans le calcul de la retraite des jeunes appelés», déclare-t-il en marge du meeting animé dans la petite salle du Palais des sports de la ville de Tiaret. Ce projet prévoit également une revalorisation de l’indemnité attribuée aux jeunes appelés du service national. Toutefois, le représentant du candidat Bouteflika n’a pas donné plus de détail sur le contenu de ce projet et le montant de la revalorisation en question.

Dans d’autres meetings animés dans la daïra de Frenda (à 50 km du chef-lieu de la wilaya) et hier à M’sila et Bou Saâda, Abdelmalek Sellal revient sur ce projet : «Le président de la République, ministre de la Défense nationale, a procédé à la professionnalisation de l’armée qui est en mesure de prendre la défense du pays. Soyez fiers de votre armée !» Cette annonce, faite à une semaine du scrutin présidentiel, vise on ne peut plus clairement à «draguer» l’une des plus larges franges de la société, en l’occurrence les jeunes. Elle tend aussi à réduire la valeur des promesses électorales faites par, notamment, le principal rival de Boutefika, Ali Benflis. Ce dernier accuse d’ailleurs le clan de Bouteflika d’avoir volé aussi son idée de constituer «un fonds spécial d’aide à la femme divorcée qui a la charge des enfants».
Avec une telle annonce, c’est tout le gouvernement qui vole au secours du candidat Bouteflika afin de sauver sa campagne, chahutée dans plusieurs régions du pays. De ce fait, l’engagement du vice-ministre de la Défense nationale, Gaïd Salah, sur la neutralité de l’armée lors de cette élection, devient caduc. En tout cas, le représentant du président-candidat est informé à temps du contenu de la réunion du gouvernement, comme s’il était encore Premier ministre, et se précipite pour annoncer l’information aux journalistes chargés de la couverture de ses sorties électorales. 

Madjid Makedhi

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