Personne ne peut déterminer l’origine de cette nouvelle culture qui est celle de l’utilisation des espaces réservés exclusivement aux piétons, soit par les commerçants, cafetiers ou restaurateurs qui en ont fait une extension de leurs locaux, soit par des citoyens privilégiés pour leurs voitures, des voitures garées sur les allées réservées aux passants, cela n’existe que chez nous, pourquoi ?
Il est vrai que nos grandes villes (viles) et centres urbains suffoquent de plus en plus en raison du nombre des véhicules qui y circulent et dont un nombre important n’arrive pas à trouver de place où stationner. Cette situation a débouché sur le stationnement anarchique, qui s’est propagé un peu partout dans les grandes villes. En dépit de la présence des agents du service de l’ordre, qui multiplient les P-V, la pose de sabots, la mise en fourrière, etc. en raison de l’importance du parc automobile actuel, d’un côté, et du manque crucial de parkings de l’autre, c’est devenu un véritable casse-tête que de se garer à Tiaret, Sougueur, Mahdia ou Frenda, par exemple devant certains lieux et administrations très fréquentés. Aussi, après les parkings sauvages nés un peu partout, que les services publics et élus locaux semblent impuissants à éradiquer pour les premiers cités ou à récupérer pour les autres, voici venu le temps des trottoirs squattés ou carrément accaparés par des personnes.
D’autre part, il faut également parler des trottoirs squattés par les commerçants, qui exposent leurs marchandises à l’extérieur comme bon leur semble, ne laissant très souvent qu’un passage très réduit aux passants, créant ainsi une gêne considérable pour de potentiels clients et pour les simples citoyens de passage. C’est également la même chose en ce qui concerne les terrasses de café utilisées anarchiquement par leurs propriétaires ou gérants, qui ne se gênent pas du tout en s’accaparant toute la largeur du trottoir et ceux des rôtisseries, pizzerias, etc., qui, lorsqu’ils ne laissent pas leurs matériel ou marchandises dehors, monopolisent entièrement le passage qu’ils prennent même soin de couvrir d’une toiture métallique en élevant des murs sur les côtés, apportant, ainsi, une extension à leurs magasins, comme c’est le cas un peu partout, notamment dans les grandes cités et les exemples sont nombreux partout à travers les villes et même villages de la wilaya. Mais, il n’y a pas que les petits commerçants qui utilisent cette méthode hors-la-loi car bien de grands établissements, qui ont une relation, par exemple, avec le domaine de la construction, utilisent ces extensions pour stocker leurs «échantillons» de briques, faïences plinthes …en y installant des grilles autour des espaces libres réservés naturellement aux passants. D’ailleurs, rares sont les trottoirs que l’on peut trouver en partie ou entièrement libres, sans voitures garées. Cependant, il existe une autre catégorie de gens (privilégiés) qui non seulement s’accaparent les trottoirs, mais les utilisent carrément pour y exercer leurs métiers. Il s’agit des mécaniciens et électriciens autos, réparateurs de radiateurs, ferronniers, menuisiers, etc. En effet, tout automobiliste, qui a eu affaire à l’un de ces artisans- là, aura sans aucun doute remarqué qu’une grande majorité de mécaniciens interviennent directement en pleine rue pour réparer le véhicule en panne, soit sur le trottoir, notamment, lorsqu’il s’agit de remplacer une pièce mécanique, qui ne nécessite pas le démontage entier du moteur, à l’image des tambours, disques de freins, roulements, amortisseurs, etc… Mais, ce sont surtout les électriciens auto qui utilisent le plus cette méthode où il n’est pas rare de voir plusieurs véhicules à la fois, stationnant côte à côte et dont le capot est ouvert. Les électriciens vont ainsi d’une voiture à une autre pour effectuer les réparations. Généralement, ces électriciens n’ont pas de garages où ils peuvent, par exemple, recevoir au moins un véhicule, se contentant d’avoir un petit local qu’ils utilisent pour réparer les démarreurs, alternateurs ou toute autre pièce défaillante. On retrouve aussi les ferronniers, dont le gros du travail s’effectue à l’extérieur, soit à l’air libre. Aussi, les portails, grilles, rampes d’escaliers de différentes formes et dimensions sont-ils confectionnés, très souvent, sur le trottoir. Idem pour les menuisiers dont certains, même, vernissent leurs meubles dehors sur le trottoir et les exemples sont nombreux. Enfin, il reste à souligner que même si le manque d’espace se fait sentir dans les grandes villes, la voie publique doit être respectée.
S.MOUMEN
Ouest-info
le 27 jan 2014
29 avril 2014
ECONOMIE -Industrie, Ouest Info, S.Moumen