le 27.04.14 | 10h00
La commune de Chehaima relevant de la daïra d’Ain Dheb, 45 km au sud de Tiaret, vit au rythme d’une scabreuse affaire liée à la réalisation bâclée de logements de type rural groupé mais aussi par la condamnation en première instance de plusieurs personnes impliquées dans une affaire de faux et usage de faux.
Les principaux accusés sont le subdivisionnaire de l’urbanisme, l’ex-maire, un agent de l’APC et l’entreprise de réalisation. Le tribunal de Sougueur a donc finalement condamné M.N. et H.A., conformément aux articles 222 et 222 alinéa 2 du code pénal, à six mois de prison ferme et à 15.000 dinars d’amende bien que les prévenus aient interjeté appel auprès de la cour de justice de Tiaret.
L’affaire remonte à 2009 quand un citoyen, Allaoui Bekhaled, bénéficiaire d’une unité (arrêté du wali n° 825 du 12/12/2006) a vu s’écrouler l’habitation quelques temps après sa réalisation. Dépité, l’homme a saisi le wali le 10 janvier 2009 pour lui faire part des remarques émises aux services techniques de la Caisse nationale du logement) sur la fausse signature apposée sur des documents officiels. Les services concernés, notamment la CNL, lui sortent un dossier dans lequel figure sa signature, en fait une empreinte digitale qu’il nia avoir apposée au bas de ces documents signifiant le service fait.
Sentant l’arnaque, il s est plaint à la justice deux fois mais en vain avec à la clef la clôture du dossier. Ne baissant pas les bras, il saisit le ministère de la justice et voit enfin s’ouvrir le dossier devant le tribunal de Sougueur. Une expertise fut diligentée par la gendarmerie nationale de Bouchaoui (Alger) sur instruction du juge. Les résultats graphologiques vont conforter le plaignant. L’empreinte sur le document litigieux ne lui appartient pas d’où une suspicion de faux et de faux en écriture. Qui est coupable ?
C’est à cette question lancinante que devra répondre le juge qui a déjà fait comparaître les techniciens et l’ex-maire devant lequel ont été légalisés en antidaté des copies de documents. Jusqu’ici, le magistrat a mis sous contrôle judiciaire certaines personnes liées au dossier de l’habitat rural. Mais déjà se profilent les relents d’un scandale qui en cache peut-être d’autres du fait de réalisations toutes aussi bâclées et tombées en ruines quelques temps après leurs constructions. A Chehaima, les langues se délient.
2 mai 2014
EL WATAN, Fawzi Amellal., JUSTICE