Rétrospective de l’histoire millénaire d’une tribu
L’ouvrage retrace un passé autobiographique, produit de longues et denses recherches, celui d’une tribu dont l’auteur est issu, et ce, en présentant une rétrospective sur son histoire antique et millénaire. L’auteur a procédé mercredi dernier à une vente-dédicace.
Quel prologue plus juste de l’homme que l’image proposée par l’auteur lui-même dans l’avant-propos du livre Les Méknassas de l’Ouarsenis ? Nourredine Benamara s’y définit comme un Berbère-Arabe, et le cordon ombilical qui unit vigoureusement les deux termes est plus signifiant qu’incontestable.
Rien n’est postiche dans cet ouvrage de 448 pages ; il nous retrace un passé autobiographique, produit de longues et denses recherches, d’une tribu dont il est issu, en nous présentant une rétrospective sur son histoire antique et millénaire.
Qui plus est, l’auteur fait un survol historique pour nous remémorer le passé antique de deux civilisations dont l’histoire avait associé les destins, plutôt que de favoriser l’une contre l’autre en s’accordant intentionnellement ce désir eurythmique de vouloir les unir en accentuant toute sa concentration pour les faire « renaître ». Sans renier ses origines, sans jamais rompre les liens qui le rapprochaient de Tihert, la ville qui l’a porté dans son giron, notamment le quartier Ras Essoug ou, comme voulait-il le souligner, le douar Méknassas.
Dans la foulée, il a mis en exergue son coudoiement avec les écoles coraniques où il avait su, fièrement, qu’il portait l’identité arabe dont étaient émaillés ses aïeux. De même, il n’a pas omis de citer son passage dans les écoles classiques de la ville en donnant référence de certains de ses enseignants.
Cependant, l’auteur du livre a mis aussi en relief la lignée et l’itinéraire de sa famille en paraphrasant que les Benamara sont issus de la tribu des Méknassas de l’Ouarsenis occidental, disposée sur les deux berges centrales de la vallée d’Oued Rhiou. Dessaisis de leurs terres vers la fin du XIXe siècle, ils furent contraints de « débarquer » à Tiaret où ils s’enracinèrent en consolidant le lien communautaire.
Nourredine, grâce à l’attachement des anciens Méknassas, auxquels il a d’ailleurs rendu hommage à leurs « pénates », ne s’est jamais éloigné de cette tribu à laquelle il rend souvent visite à l’instar de ses aînés.
Néanmoins, allant de l’apparition de l’homme dans l’Ouarsenis à l’indépendance de l’Algérie, en passant par la résistance des Numides aux Omeyyades et la conversion des Numides à l’islam, Nourredine Benamara, docteur d’Etat en droit, issu de l’université de Paris Xe et enseignant universitaire, a gratifié de nombreux lecteurs de cet ouvrage, édité à compte d’auteur et imprimé par Printal-Imprimerie d’Alger, d’un nouveau chapelet littéraire qui vient s’ajouter aux œuvres d’autres enfants de Tiaret, comme le journaliste et chercheur en histoire Amar Belkhodja (auteur de plusieurs ouvrages), le journaliste El-Houari Dilmi, le peintre Amar Oudai, les poètes Ahmed Bouziane et Benzema Benaissa, les chanteurs Cheikh Adda Guerouani et Redouane Maâchi…
Par ailleurs, signalons qu’une vente dédicace du livre Les Méknassas de l’Ouarsenis a eu lieu, durant la soirée de mercredi dernier, au niveau de l’Office des établissements de jeunes (Odej) de Tiaret où une affluence majestueuse a été au rendez-vous pour rencontrer Nourredine Benamara, qui a eu droit aux éloges des présents, notamment ceux des artistes et du wali de Tiaret.
R. S
20 juillet 2014
Culture, LIBERTE, R. SALEM