Et à Tiaret Les ordures débordent

R SalemPublié dans Liberté le 27 – 07 – 2014

En dépit des campagnes de sensibilisation au gaspillage, menées à travers la wilaya, le galvaudage alimentaire continue à faire des siennes. Fruits, légumes, œufs et, surtout, le pain troquent les paniers pour les poubelles, à telle enseigne que cette habitude devient presque banale ou spontanée. Au lieu de parer à cette carence, les citoyens, qui ont les yeux plus gros que le ventre, quadruplent leurs achats pour ne consommer que le minimum de leur cuisine et jeter le reste. Sommes-nous trop insatiables, trop ardus ou trop riches pour nous permettre de jeter ? Pour répondre à notre question, le président de l’association de défense et de la protection du consommateur, Abdelkader Henni, considère que la plupart des citoyens n’ont pas la culture de contingenter les dépenses en cette période particulière où la fringale de la journée prend le dessus sur la pondération. « Nous sommes écœurés de voir autant de nourriture gâchée chaque soir, alors que des citoyens, au nombre indéfini, se couchent la faim au ventre », nous dira-t-il, en soulignant qu’il est plus que nécessaire de prendre ce problème à bras-le-corps en normalisant notre consommation alimentaire qui ne peut se faire que le jour où nous pourrons changer nos mentalités. Néanmoins, autant souligner que le changement des habitudes de consommation et la transmutation du contenu des poubelles ménagères, durant ce mois, ont voulu que la quantité des ordures collectées par la commune de Tiaret a exagérément augmenté pour dépasser 160 t/jour, soit un ratio d’environ 0,96 kg/jour/habitant, dont 74% de matières organiques, 11% de papiers et cartons, 7% de matières plastiques et le reste (8%) d’autres débris et déblais. Toutefois, en plus du programme habituel du ramassage des ordures, plusieurs autres rondes sont opérées par les équipes d’éboueurs à travers les quartiers, les itinéraires à grande influence, les grands axes du centre-ville. Par ailleurs, autant affirmer que chaque citoyen doit se convertir, avec civisme et prise de conscience, en « consom-acteur », pour parvenir à réduire le gaspillage durant ou hors Ramadhan.
R. S.