Société : La violence faite aux enfants inquiète
le 28.07.14 | 10h00
Les cas de violences sur enfants, notamment les agressions sexuelles sur enfants des deux sexes, sont en nette progression, ces dix dernières années.
Si l’on se fie aux statistiques, somme toutes relatives, à Tiaret, l’on est passé de «75 cas d’agression sexuelle en 2003 pour atteindre les 213 en 2013», selon docteur Nahar, médecin légiste de l’EPH Tiaret. Il y a lieu de relever que ces chiffres n’émanent que d’une seule institution, ce qui explique leur portée relative. La situation de la mortalité infantile, elle, n’est guère réconfortante à en croire toujours les chiffres évoqués cette fois par docteur Benahmed Bahi, médecin inspecteur au niveau de la DSP (direction de la santé et la population) de Tiaret. Ce dernier, dans sa communication en relation avec la thématique, abordé a souligné que «la mortalité infantile touche localement 30 enfants sur 1000 alors que la norme dans les pays développés est de 5 sur 5000 enfants».
C’est en substance ce que l’on a retenu de la journée d’études organisée à l’initiative de l’association «Enfance en détresse Fatma Zohra» que préside docteur Belkhodja Khadija qui, en collaboration avec l’association Wassila/Avife, continue d’alerter l’opinion et les pouvoirs publics sur un phénomène insidieux mais qui prend de l’ampleur, à savoir la violence faite aux enfants. «Avons-nous le droit aujourd’hui de sevrer nos enfants de l’affection tant indispensables et de les martyriser parce qu’ils n’ont pas de droits de s’insurger contre la prison biologique qui les étouffe, impuissants de ne pouvoir lui opposer que des larmes, la souffrance souvent contenue, refoulée, muette, destructive», a-t-on clamé pathétiquement comme pour mettre le doigt sur un phénomène que seule une législation adaptée et sévère soit appliquée.
Combien sont-ils ces enfants traqués par la faim, l’ignorance et la maladie de par le monde mais aussi chez nous ? Combien sont-ils ces enfants transformés en forçats pour un salaire de misère une fois éjectés du circuit scolaire ? Combien sont-ils ces enfants victimes d’agressions sexuelles ? Combien sont-ils ces enfants maltraités et battus ? Combien sont-elles ces victimes de l’inceste parce que la prison biologique produit la soumission, la contrainte, la terreur et l’acte maléfique.
Sauver l’humanité, c’est d’abord la soustraire de la violence, la libérer de la misère, la protéger contre les effets dévastateurs de la guerre, la couvrir de tendresse, de fleurs et de souvenirs. Tel est le devoir de toutes celles et de ceux qui refusent qu’un enfant soit blessé puis relégué et abandonné sur les chemins du désespoir. A Tiaret, l’association «Enfance en détresse tente avec ses moyens limités mais avec de la volonté d’atténuer le phénomène sinon tirer la sonnette d’alarme», conclut docteur Belkhodja Khadidja.
28 juillet 2014
EL WATAN, Fawzi Amellal., Tiaret, Violence