Le haut commissariat à l’amazighité en collaboration avec la Maison de la culture, ont présenté le 20 août, un documentaire retraçant l’œuvre de Mohamed Idir Aït Amrane.
L’œuvre évoque son parcours dans la période pré-révolutionnaire notamment, la période de son adhésion au PPA, lors de la Révolution durant laquelle, il fut interné jusqu’en 1962. Mais aussi après l’indépendance avec son parcours de député, préfet, directeur de l’éducation et en 1995, président du HCA. La vie de cet homme hors du commun, révélera qu’en dépit de sa «déportation» des Ouacifs vers l’Ouest (Sougueur, Mascara, Tiaret…), il sera animé par une force extraordinaire pour mener un combat sur tous les fronts à la France coloniale. Il sera certes, ce soldat épris de liberté, mais aussi un poète hors du commun. C’est en découvrant les écrits d’historiens réformistes tels que Tewfik El Madani, Embarek El Mili, alors lycéen à Ben Aknoun, qu’il se façonnera un talent d’écrivain à Ben Aknoun où il côtoiera Saddek Hadjeres, Hocine Aït Ahmed, Omar Oussedik, Ali Yahia Rachid et bien d’autres figures du mouvement national. Le documentaire de 52′ qui est l’œuvre de Si El Hachemi Assad, est selon son auteur, un hommage à l’homme, une archive et un message aux générations futures. En dépit de la rareté des documents, le réalisateur s’appuiera sur les quelques témoignages de Hachemi Hadjeres et Abderrahmane Chibane, qui évoqueront tour à tour, le grand projet de l’homme qui visait une union maghrébine. «Ad Yidir Mmis Umazigh», en est l’intitulé de ce film poignant qui révélera à plus d’un égard, qu’il reste le seul auteur du chant célèbre «ekker ammis umazigh» (réveille-toi fils d’amazigh), composé en 1945, mais aussi de tout une pléiade de poèmes encore inédits, dont quelques uns à l’image de «ghuri yowan umdakel» (j’ai un ami), traduit de l’Allemand et chanté par Ferhat Imazighan Imula. Nombreux d’autres sont pour autant restés dans l’oubli.Un oubli seulement mais un immense trésor qui reste encore à explorer, selon El Hachemi Assad qui conclura sur une citation de Da Idir, «il faudrait pleurer sur les réserves quand elles sont vides mais dès lors qu’elles sont pleines, tout le monde viendra y puiser». La vie de cet homme hors du commun aura été une lutte sans fin, jusqu’à son dernier souffle. Il mourra avec la certitude d’avoir réussi la mission de sa vie, d’introduire tamazight à l’école. Un jalon d’une lutte qui est toujours en vogue pour qu’en plus de l’école, la langue soit généralisée à d’autres espaces, et devienne une deuxième langue pour tous les Algériens, comme c’est le cas chez nos voisins.
Avant-première «Ad Yidir Mmis Umazigh
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25 août 2014
Culture, NOUVELLE REPUBLIQUE (LA ), Sougueur, Tiaret