Dernière mise à jour : 05/07/2011 à 15:11
L’Algérie condamnée par l’ONU pour la mort d’un détenu sous la torture
L’Algérie a été condamnée par le Comité contre la torture des Nations unies pour le décès de Djilali Hanafi, un commerçant arrêté en 1998 et mort quelques heures après sa libération du fait de la torture subie dans les locaux de la gendarmerie dans la Wilaya de Tiaret.
En conséquence, l’ONU somme l’Algérie de poursuivre en justice les personnes qui auraient torturé Hanafi, et de l’informer des suites dans un délai de 90 jours, « y compris l’indemnisation de la requérante » (l’épouse du défunt).
L’association suisse Trial (Track Impunity Always) qui a aidé l’épouse du défunt dans sa démarche auprès de l’ONU, se félicite de cette condamnation, dans une déclaration au journal français « Le Monde ».
« l’Algérie ne peut poursuivre dans la voie de l’impunité : les victimes de torture et de violation graves commises durant la guerre civile ont le droit de connaître la vérité et d’obtenir justice « , a estimé Philip Grant, directeur de Trial.
Selon l’épouse du défunt, qui a saisi l’ONU en 2008, le commerçant aurait répété avant de mourir qu’il avait été battu durant sa garde à vue. Des témoins codétenus ont raconté qu’ils avaient été placés avec lui dans « une cellule en ciment de 2 mètres carrés, partagée avec plus d’une dizaine de personnes ».
Il « grelottait et vomissait sans cesse » après avoir été frappé. Ces anciens détenus disent avoir appelé, en vain, toute la nuit. Ce n’est que le lendemain matin que les gendarmes ont fait sortir Djilali Hanafi, qui n’a jamais reçu de soins médicaux.
Les poursuites engagées par la suite par la famille, dont la première plainte remonte au mois de janvier 1999, « sont restées lettre morte », rapporte « le Monde ».
Après examen du dossier, le Comité contre la torture des Nations unies a cependant considéré que la plainte était recevable et » que les éléments de communication qui lui ont été soumis sont constitutifs de torture ».
« La victime a souffert d’un traitement en détention d’une telle gravité, sous l’autorité d’agents étatiques, qu’elle a entraîné son décès dans un laps de temps très court « , indique-t-il.
L’association suisse de lutte contre l’impunité était déjà parvenue à faire condamner l’Algérie par l’ONU, en mai, pour le cas d’une disparition forcée.
Le Comité contre la torture des Nations unies est chargé de veiller au respect de la Convention contre la torture, traitements cruels, inhumains et dégradants.
http://www.aufaitmaroc.com/monde/maghreb/2011/7/5/lalgerie-condamnee-par-lonu-pour-la-mort-dun-detenu-sous-la-torture
5 juillet 2011
JUSTICE